La démocratie et le flanc oriental de l’OTAN
Corina Cristea, 10.12.2021, 10:50
Présent en visioconférence
au Forum de la fondation de l’Aspen
Institute Roumanie, déroulé à Bucarest, le secrétaire général de l’OTAN, Jens
Stoltenberg, a appelé les alliés à investir dans les infrastructures critiques,
tout en diminuant leur dépendance des ressources provenant de leurs potentiels
adversaires. La Chine et la Russie sont actuellement les principaux acteurs dont
les actions perturbent les normes sur lesquelles repose l’ordre mondial et ces
deux pays agissent dans des zones devenues essentielles pour la sécurité de l’espace
démocratique. Jens Stoltenberg
Nos potentiels adversaires
profitent de nos vulnérabilités pour voir leurs intérêts se concrétiser. Ils
investissent dans nos infrastructures critiques afin de s’immiscer dans nos
sociétés et pouvoir intervenir et ils essaient de profiter de notre dépendance
de ressources essentielles, telles le gaz, le pétrole et les minéraux rares ».
Jens Stoltenberg a dénoncé à
plusieurs reprises le comportement agressif de Moscou, tandis que le ministre
roumain de la Défense, Vasile Dîncu, a opiné dans le cadre du même forum que la
Russie devrait apparaître dans le nouveau concept stratégique de l’Alliance
comme une potentielle menace militaire sérieuse. Moscou mène un plan de
déstabilisation de l’OTAN, y compris à travers une potentielle agression
militaire contre l’Ukraine, a fait savoir le responsable de Bucarest.
« La Russie devrait
figurer comme une potentielle menace militaire sérieuse à l’adresse de l’OTAN.
Evidemment, le dialogue est censé rester la principale forme de communication
et il faudrait du coup, l’intensifier. Sauf que cela fait une décennie que l’OTAN
l’a privilégié et les résultats, au moins à moyen terme, se font toujours
attendre. »
Le Département américain d’Etat
a envoyé au forum de Bucarest une évaluation présentée par l’assistant du
secrétaire américain d’Etat pour l’Europe, Douglas Jones :
« La récente
consolidation militaire russe et le risque d’une nouvelle agression contre l’Ukraine montrent d’une
manière claire que la Russie représente une menace immédiate à l’adresse de la
sécurité collective. On doit maintenir en place une défense sérieuse, décourager
Moscou et la faire comprendre à l’unisson que si elle continue sur cette même voie
elle paiera cher. »
La crise russo-ukrainienne a
dominé jeudi les pourparlers menés par le leader américain Joe Biden avec les
chefs d’État et de gouvernement des « neuf de Bucarest », à savoir la Bulgarie,
la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la
Pologne, la Roumanie et la Slovaquie. L’occasion pour le chef de l’Etat
roumain, Klaus Iohannis, de se prononcer en faveur d’un renforcement de la
présence militaire sur le flanc oriental de l’Alliance, tout en plaidant pour
que l’Alliance soit parfaitement équipée afin de répondre aux menaces de
Moscou. Dans un discours adressé aux alliés de l’Europe centrale, le leader de
la Maison Blanche s’est engagé à doter l’OTAN de capacités militaires
supplémentaires, tout en affirmant son engagement envers l’article 5 du Traite
de Washington qui prévoit qu’une attaque contre un membre de l’Alliance est
considérée comme une attaque dirigée contre tous les Alliés. Antérieurement, le
président Biden a assuré son homologue ukrainien, Volodimir Zelenski, du
soutien ferme de son pays à la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.