La corruption, devant la Justice
L’ex ministre du développement régional et du tourisme, Elena Udrea, actuellement en détention provisoire, a été renvoyée devant la justice par les procureurs anti-corruption, dans l’affaire judiciaire connue sous le nom de Gala Bute. Ce procès a toutes les chances de compter parmi les plus médiatisés dans l’histoire de la justice roumaine, car Udrea est un des politiciens à avoir bénéficié du soutien constant et sans réserves de l’ancien président de la Roumanie, Traian Băsescu Elena Udrea, 41ans, a été chef de la Chancellerie présidentielle de Traian Băsescu, députée et leader du Parti Mouvement Populaire.
Valentin Țigău, 22.04.2015, 13:04
L’ex ministre du développement régional et du tourisme, Elena Udrea, actuellement en détention provisoire, a été renvoyée devant la justice par les procureurs anti-corruption, dans l’affaire judiciaire connue sous le nom de Gala Bute. Ce procès a toutes les chances de compter parmi les plus médiatisés dans l’histoire de la justice roumaine, car Udrea est un des politiciens à avoir bénéficié du soutien constant et sans réserves de l’ancien président de la Roumanie, Traian Băsescu Elena Udrea, 41ans, a été chef de la Chancellerie présidentielle de Traian Băsescu, députée et leader du Parti Mouvement Populaire.
C’est pour cette formation politique qu’elle s’est portée candidate aux élections présidentielles de l’automne 2014. Alors que sa carrière politique était en pleine ascension, Udrea a été arrêtée en février dernier, après que les procureurs du Parquet national anti-corruption eurent obtenu l’avis du Parlement pour le lancement de poursuites pénales à son encontre, dans le dossier appelé « Gala Bute », pour corruption présumée.
Concrètement, en 2011, Lucian Bute, le célèbre pugiliste roumain de la catégorie des supermoyens, champion du monde IBF a affronté à Bucarest le Français Jean Paul Mendy, lors d’un gala qui a bénéficié du soutien financier massif de la ministre du développement régional et du tourisme. Les fonds destinés à l’organisation de cet évènement auraient été obtenus illégalement par Elena Udrea. Son nom figure dans d’autres dossiers de corruption, tels le financement par son ministère des contrats conclus par la société Termogaz Company et les remboursements effectués par la Compagnie nationale d’investissements.
Dans le dossier « Gala Bute », devraient également comparaître, sur le banc des accusés, l’ancien ministre de l’Economie, Ion Ariton, l’ex président de la Fédération roumaine de boxe, Rudel Obreja, ainsi que plusieurs fonctionnaires dans la période 2010-2012. Le Parquet national anti-corruption soutient que l’ancienne ministre du tourisme a coordonné un système permettant aux personnes de son entourage proche de recevoir de grosses sommes d’argent de la part des représentants de certaines compagnies, leur garantissant en échange le remboursement en temps utile des coûts afférents aux travaux financés par le ministère. Cet argent serait parvenu soit à Elena Udrea, sous la forme de biens et services divers, soit à Rudel Obreja ou à l’organisation locale de Bucarest du PDL, dont Elena Udrea était la présidente.
Des préjudices importants auraient ainsi été causés au budget d’Etat et à certaines sociétés. Selon le réquisitoire, les paiements effectués au bénéfice de l’organisation locale de Bucarest du PDL avec de l’argent provenant de la corruption étaient réalisés par plusieurs modalités. Parmi elles, celle qui consistait à déposer de l’argent sur le compte du parti, sous forme de contrats de donation fictifs. Udrea a pourtant soutenu que les sommes en question provenaient des donneurs qui avaient souhaité garder l’anonymat. (trad. Mariana Tudose)