La confiance des Roumains est à la baisse
Le Baromètre de Sécurité de la Roumanie est un sondage d’opinion
représentatif au niveau nationale, réalisé par téléphone auprès d’un millier de
personnes âgées de 18 à 65 ans, entre le 29 septembre et le 1 octobre derniers.
Il témoigne de l’attitude actuelle de la population face aux institutions nationales
et internationales. On constate ainsi que, par rapport à l’année dernière, la hiérarchie
n’a pas trop changé. Toutefois, il parait que même les institutions qui
bénéficiaient normalement d’un niveau élevé de confiance de la part de la
population, à savoir l’Eglise et l’Armée, ont vu leur image détériorer.
Roxana Vasile, 08.11.2022, 10:57
Le Baromètre de Sécurité de la Roumanie est un sondage d’opinion
représentatif au niveau nationale, réalisé par téléphone auprès d’un millier de
personnes âgées de 18 à 65 ans, entre le 29 septembre et le 1 octobre derniers.
Il témoigne de l’attitude actuelle de la population face aux institutions nationales
et internationales. On constate ainsi que, par rapport à l’année dernière, la hiérarchie
n’a pas trop changé. Toutefois, il parait que même les institutions qui
bénéficiaient normalement d’un niveau élevé de confiance de la part de la
population, à savoir l’Eglise et l’Armée, ont vu leur image détériorer.
Ce n’est pas étonnant, estiment les experts du Laboratoire
pour l’analyse de la Guerre de l’information et de la Communication Stratégique
et ceux l’Institut des Sciences politiques et relations internationales de l’Académie
Roumaine. Après deux ans de pandémie, une année 2022 marquée par une guerre d’envergure
dans la région et par une flambée des tarifs de l’énergie, la baisse de la
confiance dans les institutions publiques est tout à fait explicable. Plus encore, ces crises multiples à relever
simultanément, ont entraîné aussi la baisse de la confiance faite à l’OTAN et à
l’UE.
Néanmoins, les Roumains restent un peuple pro-occidental
et pro-européen : 68 % d’entre eux se déclarent optimistes quant à l’avenir
de l’UE sur le court terme. 78 % d’entre eux sont également optimistes en ce
qui concerne le soutien américain pour l’Europe de l’Est et seulement 10 % des
personnes questionnées affirment que l’UE devrait disparaître à l’avenir. Bien
au au contraire : malgré de dures critiques à l’adresse de l’UE, 75 % des
Roumains interrogés disent qu’il vaut mieux être au sein de l’espace
communautaire, qu’en dehors.
Leurs reproches à Bruxelles visent plutôt la situation
immédiate, notamment le contexte économique et énergétique qu’ils sont en train
de traverser. L’enquête constate aussi l’existence de la perception que
certains Etats-membres profitent économiquement de la Roumanie, que les
politiques européennes ne sont pas toujours adéquates pour la Roumanie ou que l’UE
impose parfois trop de normes.
Et puis, l’attitude critique envers les élus locaux et
nationaux est évidente aussi dans ce récent sondage d’opinion. Par exemple, pour
la hausse hors normes des prix de l’énergie, les participants à l’enquête tiennent
pour coupables les dirigeants du pays (48 %), les politiques de l’UE (28 %) et
en dernier lieu à peine la guerre en Ukraine voisine (près de 24 %)
Si la Roumanie était attaquée, 36 % des Roumains
défendraient leur pays, 33 % sont indécis et 29 % tenteraient de quitter le pays
avec leur famille. La plupart des Roumains estiment aussi que la Russie est
coupable pour la guerre en Ukraine et que c’est toujours à cause de la Russie
que la paix se laisse attendre. Une paix que 70 % d’entre eux aimerait voir au
plus vite, car seulement 28 % des Roumains estiment que la guerre devrait
continuer jusqu’à la défaite de la Russie. Ils sont plus nombreux à préférer la
paix, car ils craignent l’élargissement du conflit et de la crise économique.
Avant de terminer, précisons aussi que le même Baromètre de sécurité de a
Roumanie met en lumière le besoin de la population de vivre dans un pays plus
pragmatique, où l’accent soit mis sur ses propres intérêts, mais tout cela dans
un contexte européen et euro-atlantique. (trad. Valentina Beleavschi)