La conférence internationale de soutien à l’Ukraine, de Paris
Le président français estime que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait pas « être exclu ».
Ştefan Stoica, 28.02.2024, 14:58
Organisée en début de cette semaine à Paris, par le président français, Emmanuel Macron, la conférence internationale de soutien à l’Ukraine avait l’air de s’inscrire parmi d’autres réunions similaires censées réitérer le soutien européen accordé à l’Ukraine envahie par la Russie. La Roumanie y a été représentée par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis. Dans un communiqué, l’administration présidentielle de Bucarest a précisé que les leaders réunis à Paris ont condamné, encore une fois, les actions de Moscou, tout en exprimant leur soutien à la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ils ont réitéré aussi la nécessité de continuer à appuyer Kiev militairement.
Emmanuel Macron : « en dynamique, rien ne doit être exclu ».
Jusqu’ici, rien de particulier par rapport aux autres réunions consacrées au même sujet. Mais, à la fin des pourparlers, le président français a fait savoir que l’option du déploiement des troupes occidentales en Ukraine ne pouvait plus être exclue à l’avenir, si l’Occident voulait mettre la Russie en échec ». « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol », a tempéré Emmanuel Macron lundi soir, mais « en dynamique, rien ne doit être exclu ». « Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », a-t-il lancé à l’issue de la conférence.
Il a refusé de donner plus de détails, en préférant maintenir une « ambiguïté stratégique » qu’il a entièrement assumée. Mais, il a poursuivi: « Beaucoup de gens qui disent ‘jamais, jamais aujourd’hui’ étaient les mêmes qui disaient ‘jamais jamais des tanks, jamais jamais des avions, jamais jamais des missiles de longue portée, jamais jamais ceci il y a deux ans’. Ayons l’humilité de constater qu’on a souvent eu six à douze mois de retard, c’était l’objectif de la discussion de ce soir. »
Une perspective rejettée par tous les alliés de l’OTAN et de l’UE
Le président français a également annoncé qu’une coalition alliée sera mise en place pour livrer à Kiev des missiles à longue et à moyenne portée. Surprises par la force de l’impacte des déclarations du leader français, l’OTAN et l’UE ont rejeté toute initiative de déployer des troupes au sol en Ukraine. Les représentants des principales organisations occidentales ont précisé continuer à appuyer militairement l’Ukraine, mais qu’un envoi des troupes terrestres sur le champ de bataille est exclu.
Hors de question pour l’Allemagne, principal partenaire de la France, de déployer des soldats. C’est ce qu’a promis Olaf Scholz, le chancelier allemand. L’Allemagne est le pays européen qui soutient le plus Kiev et elle continuera à le faire sans participer au conflit proprement dit. De son côté, le Royaume-Uni, qui dispose d’une armée puissante, ne prévoit pas de « déploiement à grande échelle » de troupes en Ukraine en plus du « petit nombre » de conseillers déjà sur place en soutien à l’armée de Kiev, a indiqué ce mardi Downing Street.
L’Espagne, l’Italie, la Pologne et la République Tchèque ont exclu aussi l’idée d’un déploiement éventuel en Ukraine de troupes européennes. A Moscou, le porte parole de la présidence russe a averti qu’un éventual envoi de troupes occidentales en Ukraine déclenchera un conflit entre la Russie et l’OTAN.