La Commission européenne à la recherche de sa composition
Au bout de plusieurs semaines durant lesquelles la presse roumaine s’est largement intéressée aux divergences qui opposent le chef de l’Etat, Traian Băsescu, à son premier ministre Victor Ponta au sujet de la proposition de la Roumanie pour le poste de commissaire européen, ce dernier a tiré les choses au clair.
Florentin Căpitănescu, 04.08.2014, 14:04
Au bout de plusieurs semaines durant lesquelles la presse roumaine s’est largement intéressée aux divergences qui opposent le chef de l’Etat, Traian Băsescu, à son premier ministre Victor Ponta au sujet de la proposition de la Roumanie pour le poste de commissaire européen, ce dernier a tiré les choses au clair.
Le chef du cabinet de Bucarest a envoyé au nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, une lettre l’informant du souhait de la Roumanie de reconduire son actuel représentant, Dacian Cioloş, titulaire du portefeuille de l’agriculture, à ses fonctions. Dacian Cioloş, qui jouit d’une excellente réputation à Bruxelles comme à Bucarest, est considéré comme l’artisan de la Politique Agricole Commune, un ample programme censé réformer ce secteur à l’échelle communautaire. Vu le poids de ce domaine, qui gère annuellement une cinquantaine de milliards d’euros, soit près de 40% du budget de l’UE, les intérêts qu’il suscite ne sont pas des moindres.
Si la prestation de Ciolos le recommande pour une reconduction à ce poste, comme l’affirment les analystes de Bucarest, une démarche plus large est nécessaire, dans laquelle d’autres facteurs aussi entrent en jeu. Parmi eux, l’équilibre de genre que Junker doit maintenir dans la composition de son futur cabinet. A une époque où les débats se font de plus en vifs autour du poids et du rôle des femmes dans les structures de l’UE, l’architecture de la Commission européenne, cette institution de premier rang, aux côtés du Parlement européen, se doit de refléter la parité hommes — femmes.
Malgré ses apparences plutôt techniques, l’équilibre de genre, qui n’a pas eu par le passé le poids que l’on lui connaît aujourd’hui, risque de mener, comme le président du Parlement européen, Martin Schulz, l’a déjà confirmé, à l’échec du vote d’investiture de la nouvelle Commission européenne, prévu en octobre. La tâche de Juncker s’annonce donc ardue d’autant que les membres du cabinet doivent remplir aussi des critères professionnels des plus exigeants.
Cette marche sur la corde raide à laquelle est tenu Juncker, lequel doit maintenir l’équilibre entre – d’un côté – la parité hommes-femmes, et de l’autre – les très sévères critères de compétence professionnelle -, est considérée comme la pierre de touche de son début de mandat. Or Junker n’a pas la vie facile, très peu d’Etats membres de l’UE ayant répondu favorablement à la demande d’avancer des propositions de femmes — commissaires. (trad.: Mariana Tudose)