La chute du gouvernement Grindeanu
A Bucarest, on cherche un nouveau premier ministre après que la coalition au pouvoir formée du Parti social-démocrate et de l’Alliance des libéraux et des démocrates eut destitué, mercredi, par motion de censure, son propre cabinet, une première pour le Parlement roumain. Les seuls membres de la coalition gouvernementale à s’être opposés à cette démarche ont été le chef du cabinet, Sorin Grindeanu, le secrétaire général de l’Exécutif, Victor Ponta et le ministre des Communications, Augustin Jianu. Les autres formations politiques ont préféré se tenir à l’écart des disputes au sein du Parti social-démocrate, tandis que le groupe des minorités ethniques nationales, dont le vote est immanquablement identique aux représentants du pouvoir en place, a pour une fois décidé d’appliquer le principe du libre choix de chacun de ses membres.
Corina Cristea, 22.06.2017, 13:27
A Bucarest, on cherche un nouveau premier ministre après que la coalition au pouvoir formée du Parti social-démocrate et de l’Alliance des libéraux et des démocrates eut destitué, mercredi, par motion de censure, son propre cabinet, une première pour le Parlement roumain. Les seuls membres de la coalition gouvernementale à s’être opposés à cette démarche ont été le chef du cabinet, Sorin Grindeanu, le secrétaire général de l’Exécutif, Victor Ponta et le ministre des Communications, Augustin Jianu. Les autres formations politiques ont préféré se tenir à l’écart des disputes au sein du Parti social-démocrate, tandis que le groupe des minorités ethniques nationales, dont le vote est immanquablement identique aux représentants du pouvoir en place, a pour une fois décidé d’appliquer le principe du libre choix de chacun de ses membres.
Au total, 241 des élus ont voté en faveur de la motion, soit huit de plus que le nombre nécessaire prévu par la loi. Membre du Parti social-démocrate depuis une vingtaine d’années, Sorin Grindeanu est devenu indésirable à moins de six mois depuis son installation à la tête du gouvernement.
Le chef de file des sociaux-démocrates, Liviu Dragnea, affirme que la destitution de Sorin Grindeanu est censée écarter du pouvoir un gouvernement qui n’a pas respecté le programme de gouvernance et a manqué aux promesses faites pendant la campagne électorale de décembre 2016. Après avoir évalué la situation, le PSD a retiré son appui politique à Sorin Grindeanu, en arguant du fait que celui-ci n’aurait pas mis en oeuvre les réformes économiques nécessaires, accusation rejetée par le premier ministre. Celui-ci a refusé de démissionner, ce qui a amené le parti qui l’a propulsé à recourir à la motion de censure.
Après le vote de défiance du Parlement, Sorin Grindeanu, qui a plaidé en faveur de l’unité du parti, a déclaré qu’il poursuivrait son activité jusqu’à ce que le Législatif approuve un nouveau cabinet : « L’important, c’est de sortir de ce blocage et de transmettre aux investisseurs et aux chancelleries du monde entier que la Roumanie reste stable et prédictible. »
Pour sa part, Liviu Dragnea soutient que l’action politique démarrée par la coalition gouvernementale a eu pour effet le renforcement du parti qu’il dirige. Et lui d’ajouter qu’à l’occasion des consultations que le chef de l’Etat Klaus Iohannis aura lundi avec les partis parlementaires, il allait proposer pour le poste de premier ministre une personne capable de mener à bien les objectifs du programme de gouvernance.
Liviu Dragnea: « La Roumanie est revenue à la normale et aux rigueurs de la Constitution. Cette action politique a été assumée par le Parti social-démocrate et par l’Alliance des libéraux et des démocrates. Nous ne voulons pas risquer qu’un programme de gouvernance ambitieux soit mis en doute. »
En ce qui le concerne, le leader de l’Alliance des libéraux et des démocrates, Călin Popescu Tăriceanu, a estimé que le résultat du vote sur la motion de censure témoigne de l’existence d’une majorité fonctionnelle. Quant aux libéraux, ils n’ont pas participé à ce vote et souligné que tous les faits reprochés à Sorin Grindeanu peuvent également être imputables au Parti social-démocrate et à l’Alliance des libéraux et des démocrates, qui, selon eux, sont incapables d’une gouvernance de type européen.
Voici les propos du nouveau leader des libéraux, Ludovic Orban : « Nous aurons, lundi, une réunion du Bureau politique national avec les groupes parlementaires, afin d’élaborer la stratégie du Parti national libéral. Le retour à la normale en Roumanie ne sera possible que lorsque tous les sociaux-démocrates seront débarqués du pouvoir. »
Traian Băsescu, le leader du parti du Mouvement populaire, partage cette opinion : « Le Parti social – démocrate et l’Alliance des libéraux et des démocrates s’avèrent inaptes à gouverner. Voilà pourquoi, chers majoritaires, vous devriez emprunter la voie de l’opposition. »
Les parlementaires issus de l’Union Sauvez la Roumanie n’ont pas voté, eux non plus. Un député de cette formation politique, Dan Barna, déclarait même que la mobilisation pour le vote des partis membres de la coalition gouvernementale aurait été digne d’une meilleure cause.