La Béatification de Monseigneur Vladimir Ghika
La Béatification de Monseigneur Vladimir Ghika, haut prélat romano-catholique dont le martyre a été reconnu par le Pape François le 27 mars, sera béatifié le 31 août, lors d’une liturgie solennelle. La béatification, l’acte par lequel le Souverain pontife accorde à un chrétien catholique martyrisé ou qui a pratiqué toutes les vertus de façon héroïque le titre de bienheureux, permet l’exercice public du culte d’un futur saint par un groupe restreint de fidèles.
Valentin Țigău, 22.08.2013, 14:42
La béatification de Monseigneur Vladimir Ghika, qui aura lieu à Bucarest, est considérée comme l’événement le plus important dans la vie de l’Eglise Catholique de Roumaine, après la visite du Pape Jean Paul II, en 1999. La cérémonie réunira plusieurs milliers de fidèles, trois cardinaux et plus de deux cents évêques et prêtres. Descendant du dernier prince régnant de la Principauté roumaine de Moldavie,
Monseigneur Vladimir Ghika est né en 1873. Baptisé et confirmé dans l’Eglise orthodoxe, il s’est converti au catholicisme à l’âge de 29 ans, afin de devenir un meilleur orthodoxe, comme il l’affirmait lui-même. Il a fait ses études supérieures en France et en Italie et a voué une bonne partie de sa vie à venir en aide aux miséreux, lesquels l’ont d’ailleurs surnommé «le prince des pauvres». Monseigneur Vladimir Ghika a également fondé en Roumanie le premier hôpital gratuit.
En 1939, au début de la deuxième guerre mondiale, Vladimir Ghika se trouvait en Roumanie, où il reste pour encourager et aider les besogneux et les malades. Après l’arrivée du communisme, il fait le choix de rester dans son pays auprès de ses compatriotes en souffrance. Arrêté en novembre 1952, sous l’accusation de haute trahison, il est condamné à trois ans d’incarcération dans la prison de Jilava, près de Bucarest, où il est menacé, battu et torturé. Deux ans plus tard, il meurt d’épuisement.
Il convient de mentionner que le Pape Pie XI lui a accordé l’autorisation de célébrer la messe selon les deux rites romain et byzantin. L’activité de Monseigneur Vladimir Ghika a dépassé les frontières confessionnelles et l’esprit de son temps, ce qui lui a valu d’être considéré comme un véritable précurseur de l’œcuménisme.
Une fois déclaré «Bienheureux», il sera mis aux rangs des bienheureux et des saints de l’Eglise Catholique et inscrit au calendrier de lEglise catholique roumaine, où il sera fêté le 16 mai, date de sa mort. Il rejoindra deux autres martyrs du communisme glorifiés par l’Eglise catholique de Roumanie, Szilárd Ignác Bogdánffy (2010), évêque auxiliaire de Satu Mare et Oradea (nord-ouest), mort en 1949 dans la prison dAiud, et János Scheffler (2011), évêque de Satu Mare, mort en 1952 dans cette même prison de Jilava. (trad. : Mariana Tudose)