La Banque nationale de Roumanie et l’inflation
La Banque
nationale de Roumanie a décidé de majorer d’un point de pourcentage son taux
directeur, qui monte ainsi à 4,75%, afin de maintenir le contrôle sur les
liquidités du marché monétaire et le niveau actuel des taux des réserves
minimales obligatoires sur les passifs en lei et en devises étrangères des
banques. Les analystes ont été pris de court par cette décision de la
Banque centrale de Bucarest, certains d’entre eux ayant misé sur une majoration
moins importante d’un taux directeur situé à moins de 2% en début d’année.
Mihai Pelin, 07.07.2022, 10:45
La Banque
nationale de Roumanie a décidé de majorer d’un point de pourcentage son taux
directeur, qui monte ainsi à 4,75%, afin de maintenir le contrôle sur les
liquidités du marché monétaire et le niveau actuel des taux des réserves
minimales obligatoires sur les passifs en lei et en devises étrangères des
banques. Les analystes ont été pris de court par cette décision de la
Banque centrale de Bucarest, certains d’entre eux ayant misé sur une majoration
moins importante d’un taux directeur situé à moins de 2% en début d’année.
Le gouverneur Mugur Isărescu a promis que son institution userait de
tous ses moyens pour garder un contrôle strict des liquidités. Il a aussi
expliqué que l’inflation continuerait à grimper, bien que plus lentement, jusqu’au
milieu du trimestre courant, avec une montée des prix plus forte que prévu, ce
qui infirmerait les prévisions lancées par les spécialistes en mai dernier : « Les éléments déterminants de cette
dégradation de la perspective proche sur l’inflation sont les dynamiques à la
hausse, prévues pour les prochains mois
en matière de prix des combustibles, des gaz naturels et de l’électricité, même
dans le contexte de l’application des schémas d’aide et de ses effets. S’y
ajoutent les évolutions des prix des aliments industriels, notamment sous l’influence
de la hausse des cotations en bourse du brut, des produits énergétiques et des
denrées alimentaires, sur fond de guerre en Ukraine et de sanctions associées.
Il faut s’attendre aussi à des effets inflationnistes de la majoration des
tarifs ferroviaires et de la taxe spécifique sur les produits dérivés du tabac. »
Mugur
Isărescu a expliqué que la BNR avait majoré le taux directeur afin de
tempérer cette tendance à la hausse des prix et des tarifs et que les banques
centrales devaient trouver un équilibre entre l’action contre l’inflation et le
risque de pousser les économies des pays à la récession. Dans son opinion, c’est
une question vitale pour la Roumanie de mettre à profit au plus haut degré les
fonds européens mis à sa disposition, y compris ceux liés à l’application de
réformes.
Le taux
directeur est très important, car il est utilisé par des individus, des
compagnies, des banques et d’autres entités, sur l’ensemble de l’économie. Les
banques, par exemple, s’en servent quand elles accordent des crédits à des
clients, particuliers ou compagnies. Le coût du crédit monte ou baisse en
fonction de l’évolution du taux directeur. L’actuelle majoration de ce taux est
un coup dur pour tous ceux qui ont contracté des crédits en lei, notamment des crédits avec taux de remboursement variables. Les spécialistes proposent comme solution de
refinancer les crédits et de choisir un crédit à taux de remboursement et donc
à mensualités fixes.
Par ailleurs, au mois de
mai, l’inflation s’est élevée à 14,5%, et
les analystes mettent en garde la population, qui traversera, selon eux, une
prochaine période triste, marquée de nouvelles hausses des prix et tarifs des produits
et des services.(Trad. Ileana Ţăroi)