La Banque centrale et son rôle dans la crise économique
Le scénario utilisé par la Banque nationale de Roumanie prévoit la réduction progressive des taux d’intérêt sans déstabiliser le taux de change, a déclaré jeudi un des membres du Conseil d’administration de l’institution financière, Cristian Popa. Il s’est exprimé dans le cadre d’un débat sur des thèmes financiers organisé par l’Association pour les relations avec les investisseurs en Bourse de Roumanie. Il a indiqué que la Banque centrale roumaine agissait pour assurer la stabilité des prix et la stabilité financière et que le taux de change était très important pour les Roumains qui le perçoivent comme un indicateur de stabilité, raison pour laquelle les autorités lui accordent une attention particulière. Normalement, une réduction du taux directeur est presqu’immédiatement suivie par une dépréciation de la monnaie nationale.
Eugen Coroianu, 03.07.2020, 00:49
Le scénario utilisé par la Banque nationale de Roumanie prévoit la réduction progressive des taux d’intérêt sans déstabiliser le taux de change, a déclaré jeudi un des membres du Conseil d’administration de l’institution financière, Cristian Popa. Il s’est exprimé dans le cadre d’un débat sur des thèmes financiers organisé par l’Association pour les relations avec les investisseurs en Bourse de Roumanie. Il a indiqué que la Banque centrale roumaine agissait pour assurer la stabilité des prix et la stabilité financière et que le taux de change était très important pour les Roumains qui le perçoivent comme un indicateur de stabilité, raison pour laquelle les autorités lui accordent une attention particulière. Normalement, une réduction du taux directeur est presqu’immédiatement suivie par une dépréciation de la monnaie nationale.
D’autres Etats, où l’euro est moins utilisé, peuvent recourir plus facilement à cet instrument qu’est la dépréciation de la monnaie nationale, mais en Roumanie, même une dépréciation d’un ban (la subdivision du leu), fait la une des médias. Par conséquent, la Banque centrale est tenue de peser attentivement toute décision de réduire les taux d’intérêt, a expliqué le responsable de Bucarest. Il a mentionné que l’épargne interne en monnaie locale était également importante et que la Banque centrale roumaine ne souhaitait pas la dissuader. En effet, l’économie réelle, mais aussi les financements du gouvernement reposent, justement, sur les dépôts bancaires constitués par la population et par les entreprises.
Le Conseil d’administration de la Banque centrale roumaine a décidé de la réduction à deux reprises des taux d’intérêt, ramenant ainsi le taux directeur de 2,5% à 1,75% ces derniers mois, sans aucune conséquence négative sur le taux de change et sur les économies des Roumains. Par conséquent, l’indicateur ROBOR qui représente le taux d’intérêt interbancaire a baissé de 2,8% à 1,9%, donc les couts de financement pour l’économie réelle a baissé de manière assez consistante, a affirmé Cristian Popa.
Pour sa part, Daniela Serban, présidente de l’Association pour les relations avec les investisseurs en Bourse de Roumanie a déclaré qu’afin de préserver la confiance des investisseurs et d’encourager les investissements, y compris sur le marché de capitaux, il était important de maintenir les équilibres macroéconomiques. « Tout dépend des plans fiscaux pour l’avenir et d’une diminution de l’évolution ascendante des dépenses gouvernementales avec les retraites et les salaires. L’orientation du programme de gouvernance récemment présenté vers les investissements permettra la relance économique, a estimé Daniela Serban. Les réserves en devises constituées à la Banque centrale ont enregistré fin juin une baisse de 1,8% par rapport au mois précédent alors que le niveau de la réserve d’or s’est maintenu à 103 tonnes. Les réserves en devises se situent à quelque 35 milliards d’euros, ce qui, de l’avis des experts, est plus que suffisant dans des conditions normales.
Mais l’incertitude à la hausse au niveau mondial et la baisse rapide de la confiance des investisseurs dans les économies émergentes constituent des risques majeurs pour la stabilité financière de la Roumanie, selon un récent rapport de la BNR. Un autre risque sévère, c’est la détérioration des équilibres macroéconomiques internes suite à la majoration des déficits budgétaires, sur toile de fond de pandémie de Covid-19. Les institutions européennes et internationales prévoient pour la Roumanie un recul du PIB de 6% cette année, suivi pourtant par une évolution positive en 2021. (trad. Alex Diaconescu)