La Banque centrale de Roumanie et la conjoncture économique
La Roumanie se trouve actuellement à un moment crucial, a affirmé le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu. A l’occasion d’une conférence sur la stratégie de développement du pays, la régionalisation et le passage à la monnaie unique, il a lancé un nouvel avertissement au sujet des dangers planant sur la stabilité économique et financière du pays.
România Internațional, 16.03.2016, 14:32
La Roumanie se trouve actuellement à un moment crucial, a affirmé le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu. A l’occasion d’une conférence sur la stratégie de développement du pays, la régionalisation et le passage à la monnaie unique, il a lancé un nouvel avertissement au sujet des dangers planant sur la stabilité économique et financière du pays.
Mugur Isărescu a mis en garde contre le fait que la perspective d’augmentation du déficit budgétaire à près de 4% du PIB en 2017 menace la stabilité macro-économique que la Roumanie a si difficilement atteinte ces dernières années, et partant, l’adhésion à la zone euro aussi. Il a opiné qu’à défaut de mesures permettant de garder ces avantages, l’économie roumaine court non seulement le risque de stagnation, mais aussi et surtout celui de l’éloignement de la zone euro.
Le gouverneur de la Banque nationale de Roumanie a également insisté sur le besoin de stabilité législative. Mugur Isărescu: « Nous devons être réalistes. Je n’ai jamais vu, ces 25 dernières années, d’aussi grands dangers à l’égard de la stabilité économique et financière de la Roumanie. Le pays a besoin de stabilité législative, qui est essentielle pour encourager les investissements. »
Le gouverneur Mugur Isarescu a par ailleurs déclaré qu’à présent la croissance économique reposait surtout sur la consommation interne et un peu moins sur les exportations, tandis que le très faible niveau des investissements dans l’infrastructure empêchait le développement régional du pays. Le PIB serait plus élevé dans les conditions d’une meilleure infrastructure, a-t-il martelé.
Présent lui aussi à la conférence mentionnée, le premier ministre technocrate, Dacian Cioloş, a, pour sa part, tiré la sonnette d’alarme sur les risques de dépenser de manière irresponsable l’argent public, compte tenu du fait que 2016 est une année électorale. Dans ce contexte, il a fait savoir l’intention de l’Exécutif de diminuer le gaspillage et d’améliorer la gouvernance. Il a précisé que son cabinet envisageait d’adopter davantage de mesures censées soutenir les secteurs de l’économie à fort potentiel de croissance, tels l’agriculture et les petites entreprises rurales, le tourisme, l’énergie, les communications et les technologies de l’information, la recherche et l’innovation.
Dacian Cioloş : « Nous devons, avant tout, clarifier nos buts, savoir quelle voie prendre, identifier le dénominateur commun, définir une vision commune. Dans un deuxième temps, il importe d’établir les moyens nécessaires pour atteindre ces buts, les facteurs clé du développement, tels que l’éducation, la science et la recherche, la santé et l’infrastructure. » Sur le court et moyen terme, l’Exécutif de Bucarest se donne aussi pour but de développer les petites zones, urbaines ou rurales, et d’accroître l’efficacité des entreprises publiques, en opérant des changements majeurs en matière de management, au travers du programme démarré par le ministère de l’Economie.(trad. Mariana Tudose)