Klaus Iohannis est le nouveau président de la Roumanie
L’ex-maire de Sibiu, Klaus Iohannis a quitté son bourg transylvain pour occuper la fonction suprême dans l’Etat roumain. Estimé comme outsider avant la course présidentielle, trop provincial et civilisé pour se débrouiller dans la jungle politique de la capitale, Iohannis fut le bénéficiaire direct d’une présence massive aux urnes et d’un vote fort de rejet de la gauche perçue comme arrogante et corrompue, représentée par le premier ministre Victor Ponta.
Ştefan Stoica, 22.12.2014, 14:51
Parvenu au poste de président, Klaus Iohannis est décidé de ne pas décevoir. Dans son discours d’investiture prononcé dimanche au Parlement il a promis aux Roumains une société profondément modifiée dont la corruption, danger majeur pour le tissu social, soit éliminée ainsi qu’une classe politique réformée. Klaus Iohannis, dont le slogan électoral était « la Roumanie du travail bien fait », a plaidé pour la responsabilité et a promis d’être le premier à se subordonner à ces exigences : « Les grandes attentes peuvent mener à de grands résultats et le feront car grandes attentes signifient plus de responsabilité , davantage d’efforts, plus de sérieux et plus de travail de la part de tous et j’en serai le premier. Je me propose qu’à la fin de mon mandat de président, la Roumanie soit l’espace d’un autre état d’esprit, d’un autre climat social où la stabilité, l’appréciation de la valeur et le calme trouvent leur place ».
Le nouveau président a aussi parlé de la ré-confirmation des options liées au Partenariat Stratégique avec les Etats Unis, l’appartenance à l’OTAN et à l’Union Européenne et d’une relation privilégiée avec la R. de Moldova voisine (ex-soviétique, majoritairement roumanophone). Quant à la politique étrangère, le mandat de Iohannis s’annonce être la continuation des deux mandats de son prédécesseur Traian Bàsescu.
La photo après dix ans à la tête du pays montre, selon l’ex-chef de l’Etat un pays plus sur que jamais, plus performant économiquement, avec une justice libre et efficace. Pour les commentateurs, la décennie pendant laquelle Traian Bàsescu s’était trouvé à la tête du pays était marquée par des scandales quasi-permanents et par des conflits chroniques avec la majorité de la classe politique qui l’avaient exposé à deux tentatives échouées de démission.
Pourtant, les mêmes commentateurs reconnaissent le mérite de Bàsescu d’avoir défendu les procureurs et les juges des interférences du facteur politique dans l’acte de justice, le résultat étant l’intensification sans précédent de la lutte contre la corruption. Côté statistique, il n’y a pas de plus grandes différences qu’entre l’ancien et l’actuel président. Le premier- impulsif, dominateur, peu ou pas du tout penché vers la négociation, le second — calme, méthodique, disposé, en apparence, de collaborer. Néanmoins, ce que la postérité comptabilise dans le cas de chaque homme d’Etat ne sont que la vision et la force de la suivre. (trad.: Costin Grigore)