Klaus Iohannis – bilan des 100 premiers jours de mandat
100 jours après la prise de fonction, le plus grand mécontentement du président Klaus Iohannis reste la manière dont le Parlement continue de traiter les demandes de la justice. A cela s’ajoute le manquement aux promesses de mise en place de nouvelles procédures, plus transparentes et plus simples, relatives à l’approbation des requêtes judiciaires. De l’avis du chef de l’Etat, cela risque d’entraîner des conséquences négatives y compris sur l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen. Prévue pour mars 2011, celle-ci n’est toujours pas accomplie.
Andrei Popov, 01.04.2015, 13:56
100 jours après la prise de fonction, le plus grand mécontentement du président Klaus Iohannis reste la manière dont le Parlement continue de traiter les demandes de la justice. A cela s’ajoute le manquement aux promesses de mise en place de nouvelles procédures, plus transparentes et plus simples, relatives à l’approbation des requêtes judiciaires. De l’avis du chef de l’Etat, cela risque d’entraîner des conséquences négatives y compris sur l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen. Prévue pour mars 2011, celle-ci n’est toujours pas accomplie.
Klaus Iohannis : « Chaque épisode de blocage de la justice par le Parlement marque un pas en arrière en matière de regain de la confiance publique et représente une source de perte de la légitimité et ses retombées négatives vont au delà du moment du vote. Quant aux hommes politiques soupçonnés de corruption et qui fuient la justice, je veux souligner le fait que rien ni personne ne saurait les aider s’ils ne passaient pas l’épreuve de l’intégrité personnelle. Il n’y a pas lieu de dissimuler, quel que soit le nombre de tentatives que l’on puisse faire. En politique, la faute grave entraîne la démission. »
Pourtant, puisque c’est chose rare dans la politique roumaine, le Parquet national anti-corruption a du pain sur la planche et ajoute de nouveaux noms à la longue liste des politiciens ou des responsables de l’administration accusés de corruption. Les problèmes apparaissent lorsque les parlementaires font front commun avec leur collègue pour lequel le Parquet national anti-corruption demande la levée de l’immunité préalable à l’ouverture des poursuites pénales. C’est ce qui est arrivé récemment dans le cas de Dan Şova, sénateur social-démocrate et ex ministre des Transports, et dans celui du sénateur Varujan Vosganian, ancien titulaire du portefeuille de l’Economie, qui a ultérieurement démissionné du Parti national libéral.
Celui qui ne tire pas de leçons de l’histoire est condamné à répéter le passé et ne pourra pas construire d’autre avenir, a martelé le président Klaus Iohannis. Le changement de la classe politique et des mentalités est un processus qui s’inscrit dans la durée, a-t-il précisé. Et lui d’ajouter que ce même processus, qui semblait impossible il y a quelque mois, est désormais amorcé. La résistance au changement en est le premier signe.
Klaus Iohannis : « La Roumanie de la chose bien faite est un objectif réalisable, car le pays est conscient de ce qu’il veut et qu’il peut accomplir ce qu’il veut. C’est un projet qui vise à guérir le pays en respectant une condition simple : que chacun fasse son travail, en toute responsabilité. J’ai affirmé que je serais un président médiateur et intégrateur. Au bout de plusieurs années de conflit permanent, j’ai réuni autour de la table du dialogue les représentants des partis politiques, des institutions et de la société civile, pour débattre de différents sujets. Un des résultats a été la signature de l’accord portant sur la hausse du budget de la Défense. »
Klaus Iohannis a par ailleurs évoqué ses visites officielles à l’étranger et affirmé que depuis le début de son mandat la Roumanie commence à regagner le respect et la crédibilité aux yeux des grandes chancelleries d’Europe et du monde. (trad.: Mariana Tudose)