Justice et foot
Le monde du football roumain est secoué par un nouveau scandale de corruption. L’ancien président de la Ligue professionnelle de football, Dumitru Dragomir et d’autres hommes d’affaires font l’objet d’un dossier pénal visant la vente des droits de transmission télévisée de plusieurs matchs de foot entre 2011 et 2013. Selon les procureurs, le patrimoine de la Ligue aurait perdu 3 millions d’euros, suite à la création d’un circuit fictif d’intermédiaires pour la vente de plusieurs paquets de droits de diffusion des matchs de la Ligue 1. Cela, dans les conditions où les contrats avaient été attribués par des négociations directes entre la Ligue et la société gagnante.
Mihai Pelin, 08.04.2014, 13:21
Le monde du football roumain est secoué par un nouveau scandale de corruption. L’ancien président de la Ligue professionnelle de football, Dumitru Dragomir et d’autres hommes d’affaires font l’objet d’un dossier pénal visant la vente des droits de transmission télévisée de plusieurs matchs de foot entre 2011 et 2013. Selon les procureurs, le patrimoine de la Ligue aurait perdu 3 millions d’euros, suite à la création d’un circuit fictif d’intermédiaires pour la vente de plusieurs paquets de droits de diffusion des matchs de la Ligue 1. Cela, dans les conditions où les contrats avaient été attribués par des négociations directes entre la Ligue et la société gagnante.
Pour sa part, Dumitru Dragomir affirme détenir des documents prouvant son innoncence : « Moi, j’ai des documents. Retenez ce que je vous dis, les papiers le prouveront. Les procureurs ont emmené dans des sacs les documents de vente des maisons que j’ai vendues et des immeubles que j’ai achetés. C’est normal. Une enquête est en cours. Chaque parquet fait ce qu’il a à faire. Attendez, vous allez voir si Mitica Dragomir est coupable ou non ».
Selon des sources judiciaires, si Dumitru Dragomir est trouvé coupable de tous les trois chefs d’accusation, il écopera de 16 ans de prison ferme.
Personnage controversé et fortement médiatisé, Mitica Dragomir, surnommé « don Corleone », est entré dans le monde du football roumain en 1977 en tant que chef de club. Une année auparavant il avait été condamné pour pratique illégale de jeux de hasard. Entre 1987 et 1898 il dirige un club de foot de la Securitate, la police politique communiste, une fonction qui lui vaut une nouvelle peine de prison pour abus de fonction, en 1990. Bien implanté dans le système, Dragomir fait partie de la direction de la Ligue professionnelle de football de Roumanie dès sa création, occupant d’abord le fauteuil de vice-président entre 1992 et 1996, lorsqu’il devient président de la Ligue. 17 ans plus tard, en 2013, il perd les élections pour la même fonction en faveur de l’ancien footballeur Gino Iorgulescu. Selon la presse, la fortune de Dumitru Dragomir a été estimée à plus de 25 millions d’euros, accumulée principalement dans l’immobilier.
Le football roumain traversait déjà une période turbulente, se trouvant sous la loupe de la justice. Il y a un mois, de fameux impressarios, d’anciens chefs et financeurs de clubs ont reçu de lourdes peines de prison dans un dossier de transferts de joueurs roumains à des clubs étrangers il y a 10 ans. Ils ont été accusés d’escroquerie, blanchiment d’argent et évasion fiscale, causant un préjudice d’un million et demi de dollars à l’Etat et de plus de 10 millions de dollars à 4 clubs de football. (trad. Valentina Beleavski)