« Illégitime » sur le tapis rouge
C’est la crise migratoire qui a dominé la 66e édition du festival international du film de Berlin, premier événement cinématographique d’envergure de l’année en cours. Traditionnellement ancré dans la réalité politique, le festival est, dans une égale mesure, une porte-voix des défenseurs des droits de l’homme. En 2015, l’Ours d’or a récompensé le film “Taxi Téhéran », du cinéaste iranien dissident Jafar Panahi. Cette année, le trophée du meilleur film a été attribué au documentaire italien « Fuocoammare » (« La mer en feu ») de Gianfranco Rosi, sur le drame des migrants à Lampedusa. Sans voix off ni commentaire, « Fuocoammare » raconte en parallèle le quotidien dhabitants de Lampedusa et celle des milliers de migrants qui y arrivent en bateau dans des conditions catastrophiques, dont beaucoup perdent la vie.
Roxana Vasile, 22.02.2016, 14:27
Si à la précédente édition du festival international du film de Berlin, l’Ours d’argent du meilleur réalisateur était remporté par le Roumain Radu Jude et son film “Aferim!”, le jury de la 66e Berlinale a décerné ce trophée à la Française Mia Hansen-Love pour «LAvenir». Ce long – métrage raconte lhistoire dune femme professeur de philosophie, interprétée par la célèbre Isabelle Huppert.
Les Roumains ont eux aussi été primés à Berlin! “Illégitime”, le quatrième long-métrage réalisé par Adrian Sitaru et présenté dans la section “Forum”, s’est adjugé le Prix de la Confédération internationale des cinémas d’art et d’essai. “Illégitime” sortira en salle le 18 mars. Cette création cinématographique roumaine, une des plus provocatrices de ces dernières années, parle d’un amour illégitime et d’une famille pour laquelle les frontières délimitant la moralité et la légalité de leur contraires sont plutôt floues. Adrian Sitaru: “Il y a quatre enfants dans cette famille, dont deux jumeaux. Le film raconte l’amour incestueux de ces derniers, frère et sœur. Il y est question de vie et de mort. Et je m’arrête là avec les détails, car certains voudront sans doute voir le film au cinéma.”
Voici ce que déclarait le réalisateur Adrian Sitaru à propos de sa technique de tournage: “Après avoir fourni les explications, j’ai laissé aux acteurs la liberté de se conduire comme dans les circonstances réelles de la vie. J’ai donc voulu voir ce que ça donne. J’ai filmé autant qu’il a fallu et à la fin le matériel a été monté à la façon d’un documentaire”.
Une autre production cinématographique roumaine, le court-métrage “Une nuit à Tokoriki”, de Roxana Stroe, a décroché le prix spécial dans la section “Génération 14 plus”, consacrée aux jeunes réalisateurs. L’action se passe dans une discothèque improvisée, appelée « Tokoriki ». C’est là que les villageois fêtent la majorité de Gianina, laquelle va recevoir un cadeau inattendu et inoubliable. (trad.: Mariana Tudose)