Il y a six ans, la révolte à Chişinău
Il y a six ans, des dizaines de milliers de personnes, majoritairement des jeunes, mécontentes de la manière dont avaient été organisées les élections parlementaires du 5 avril 2009 et de leur niveau de vie, le plus bas d’Europe, protestaient en République de Moldova. Les élections avaient été remportées par le Parti des communistes, au pouvoir à l’époque, mais les protestataires avaient accusé une fraude massive lors du dépouillement des urnes. Les 6 et 7 avril 2009, la capitale Chişinau était secouée par des manifestations suivies par le saccage et l’incendie des bâtiments de la présidence de la République et du Parlement. Au moins un protestataire a perdu la vie et plusieurs centaines ont été interpellés par les forces de l’ordre.
Valentin Țigău, 07.04.2015, 13:07
Il y a six ans, des dizaines de milliers de personnes, majoritairement des jeunes, mécontentes de la manière dont avaient été organisées les élections parlementaires du 5 avril 2009 et de leur niveau de vie, le plus bas d’Europe, protestaient en République de Moldova. Les élections avaient été remportées par le Parti des communistes, au pouvoir à l’époque, mais les protestataires avaient accusé une fraude massive lors du dépouillement des urnes. Les 6 et 7 avril 2009, la capitale Chişinau était secouée par des manifestations suivies par le saccage et l’incendie des bâtiments de la présidence de la République et du Parlement. Au moins un protestataire a perdu la vie et plusieurs centaines ont été interpellés par les forces de l’ordre.
Le chef de l’Etat de l’époque, Vladimir Voronin, a accusé la Roumanie d’être à l’origine des manifestations, a décidé d’expulser l’ambassadeur roumain en République de Moldova et de réintroduire le régime des visas pour les ressortissants roumains. Le ministère des Affaires étrangères de Bucarest a rejeté sans équivoque les accusations de Vladimir Voronin.
La suite de des manifs — l’opposition parlementaire a bloqué l’élection du président du pays, ce qui a provoqué des élections anticipées et l’arrivée au pouvoir des partis pro-européens, rassemblés dans une coalition appelée l’Alliance pour l’intégration européenne, forte d’une majorité de 53 élus sur le total de 101.
Ultérieurement, cette Alliance s’est rompue, des sujets tels l’abandon par la Moldova de sa neutralité militaire, l’union avec la Roumanie ou le partage des fonctions dirigeantes constituant autant de points en divergence. La présidence de l’Etat a connu trois périodes d’intérim, avant l’élection par consensus, en mars 2012, d’une personnalité apolitique, le magistrat Nicolae Timofti. Le dernier gouvernement moldave en date, résultat des élections du 30 novembre 2014, a été installé en janvier dernier, à l’aide des voix communistes.
Les protestations du 7 avril 2009 ont reçu le nom « révolution Twitter », car, après la première révolution télévisée — celle de décembre 1989, en Roumanie — ces manifs de Chişinău ont eu une couverture en ligne, en temps réel. Selon les observateurs politiques, c’était la première fois que les réseaux sociaux montraient leur capacité à mobiliser les masses.
Après cette date, la situation s’est répétée sur un autre continent, en Afrique: en Tunisie et en Egypte, les protestations ont été organisées à l’aide de Facebook et Twitter, par des gens qui ont ainsi réussi à dire au monde entier ce qui était en train de se passer dans leurs pays. Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, des groupes appellent à la révolution, en Syrie ou au Yémen, tandis que dans d’autres pays, les réseaux sociaux ont été carrément interdits. (Trad. : Ileana Taroi)