Huit mois de Covid-19 en Roumanie
Roxana Vasile, 26.10.2020, 13:05
C’était le 26 février
que la Roumanie enregistrait la toute première contamination au nouveau coronavirus.
L’histoire d’un jeune homme infecté par un Italien dépisté positif par les
autorités sanitaires de son pays faisait le tour des médias roumains déjà
affolés. Que s’est-il passé depuis? La population a dû composer avec deux mois
d’état d’urgence sanitaire, institué le 16 mars et jalonné de mesures qui ont
sévèrement restreint sa mobilité et qui se sont accompagnées d’amendes énormes
pour ceux qui ne respectaient pas les restrictions, sanctions déclarées
inconstitutionnelles par la suite; un état d’urgence jalonné aussi de
restrictions dans les transports terrestres et aériens, de la fermeture des établissements
scolaires et universitaires, de la limitation de libertés
fondamentales, telles la liberté religieuse, les fidèles chrétiens étant, par
exemple, obligés à célébrer Pâques cloîtrés chez eux, enfin, mais non en dernier lieu, de la mise en
quarantaine ou en quatorzaine des Roumains rentrés de l’étranger. En même
temps, les magasins, les théâtres et les salles de cinéma ont fermé leurs
portes, tout comme les entreprises de l’industrie HoReCa, des Roumains, plutôt
nombreux, sont passés au chômage, d’autres ont dû se tourner vers le
télétravail …
À la fin des deux mois d’état d’urgence, les statistiques
officielles indiquaient, pour l’ensemble du territoire de la Roumanie, plus de
16.000 personnes infectées au Sars-Cov-2 et plus de 1.000 décès. Ensuite, les
autorités de Bucarest ont opté pour l’état d’alerte, mis en place le 15 mai et
qu’elles ont prolongé plusieurs fois depuis. Cela fait un mois que la
progression des cas d’infection s’est accélérée. S’ils étaient environ 10.000
entre le 21 et le 27 septembre, à présent ces cas ont triplé. La semaine
dernière, le nombre de nouvelles contaminations a approché le seuil de 5.000,
deux jours de suite, et l’a dépassé un autre jour. Le bilan tragique de l’épidémie
monte lui aussi, avec près de 100 décès enregistrés en un jour et l’augmentation
du nombre de cas graves hospitalisés en soins intensifs, ce qui intensifie la
pression sur un système de santé des moins performants d’Europe.
Bref, depuis
le 26 février, la Roumanie compte environ 210.000 personnes infectées par le
Sars-Cov-2 et quelque 6.500 décès. Bucarest ainsi qu’un nombre croissant de
villes de Roumanie affichent un taux d’incidence
supérieur à 3 cas par mille habitants et entrent dans ce que l’on appelle le
scénario rouge. Ainsi, depuis mardi dernier et pour deux semaines, le port
du masque de protection est obligatoire aussi bien dans les espaces clos qu’à l’extérieur.
Les restaurants, les cafés, les cinémas et les salles de spectacles, qui
avaient à peine rouvert leurs portes, ont à nouveau fermé. Non en dernier lieu,
les maternelles, les écoles, les collèges et les lycées, qui avaient commencé
la nouvelle année scolaire en présentiel le 15 septembre, retournent à l’enseignement
en ligne. (Trad. : Ileana Ţăroi)