Gronde sociale en Roumanie
Ştefan Stoica, 24.05.2023, 12:36
La
coalition au gouvernement est actuellement dans une posture délicate, subissant
une double pression : celle des syndicats de l’éducation et de la santé d’une
part, qui réclament une majoration significative des salaires, et celle de l’UE
d’autre part, qui impose une limite au déficit budgétaire. Le personnel
enseignant et non-enseignant est en grève depuis lundi en Romanie. Une grève
qui pourrait bien être prolongée sur plusieurs semaines, mettant en péril la
tenue des examens nationaux de fin d’année. Les négociations ont échoué jusqu’à
présent et les représentants syndicaux demandent aux autorités de trouver rapidement
une solution pour augmenter les salaires de l’ensemble des employés de
l’éducation. Les représentants des parents d’élèves et des élèves ont eux aussi
discuté avec le gouvernement. Bien qu’ils soutiennent les professeurs dans leur
démarche, ils restent inquiets face à l’approche des examens de fin d’année.
L’Exécutif estime que la solution réside dans l’adoption de la loi sur les
salaires. Les professeurs ont quant à eux perdu patience face à ces promesses
qui restent lettres mortes, et exigent l’adoption d’un acte normatif assurant
l’augmentation des salaires dans le secteur de l’Education en attendant que le
Parlement adopte une nouvelle loi sur les salaires des fonctionnaires. Il ne
s’agit pas d’augmenter seulement les salaires des enseignants débutants,
soulignent les syndicats, mais bien de l’ensemble du personnel enseignant et
non-enseignant. Ce qui représente environ 260 000 salariés, estime Anton Hadăr,
président de la Fédération des syndicats « Alma Mater » :
« Pour le moment nous n’avons reçu aucune
proposition qui ne satisfasse nos revendications. C’est-à-dire une solution sur
le long terme, assurant notre avenir salarial, qui pour le moment se fait
attendre. A ce rythme, je vous garantis que nous allons poursuivre la grève, et
pas seulement sur une semaine ! »
La
gronde sociale ne cesse de croître aussi dans le domaine de la Santé.
Mécontents de constater que la loi sur la grille unique des salaires n’a pas
été correctement mise en application dans leur secteur, les représentants
syndicaux de la Fédération Sanitas ont manifesté devant le siège du Ministère
de la Santé. Une grève éventuelle des infirmières et aides-soignants ne devrait
pas affecter les patients hospitalisés, mais devrait engendrer le report de
certaines interventions chirurgicales. Leonard Bărăscu, président de la
Fédération Sanitas :
« La grève générale n’aura aucun impact
sur les patients, je vous le garantis, car nous allons continuer à les soigner
comme nous l’avons fait jusqu’à présent. Malheureusement, nous allons être
contraints de renoncer à certaines interventions chirurgicales comme celles
concernant des maladies chroniques par exemple, et à annuler ou reporter de
quelques jours certaines opérations. »
Les
salariés de la Santé souhaitent que le secteur continue de recruter des
soignants et des assistantes sociales, demandent l’octroi des salaires
de base de la grille à tous les employés, le calcul de toutes les augmentations
et du taux horaire des gardes, le calcul de l’allocation alimentaire annexé sur
le salaire brut minimum dans le pays et un financement suffisant des institutions
de santé et d’assistance sociale. Le 8 juin une grève d’avertissement de deux
heures est prévue, et la grève générale du 15 juin maintenue jusqu’à nouvel
ordre.
(Trad :
Charlotte Fromenteaud)