Grands défis pour l’OTAN
A l’heure actuelle l’OTAN est confrontée à un paysage géopolitique fondamentalement différent de celui existant lors de sa création, il y a 70 ans. Pour la première fois de son histoire, l’Alliance doit gérer simultanément des menaces majeures venues de deux directions stratégiques différentes, expliquent les experts. D’une part il y a la Russie qui a retrouvé son agressivité et son appétit territorial, notamment suite à l’annexion de la Crimée. En plus elle alimente les rebelles séparatistes de l’est russophone de l’Ukraine. D’autre part, le printemps arabe des années passées a remplacé des régimes corrompus et abusifs, mais laïcs et relativement stables, par une menace djihadiste imprévisible autour de la Méditerranée en train de pénétrer aussi au cœur de l’Europe.
Bogdan Matei, 27.05.2016, 14:38
A l’heure actuelle l’OTAN est confrontée à un paysage géopolitique fondamentalement différent de celui existant lors de sa création, il y a 70 ans. Pour la première fois de son histoire, l’Alliance doit gérer simultanément des menaces majeures venues de deux directions stratégiques différentes, expliquent les experts. D’une part il y a la Russie qui a retrouvé son agressivité et son appétit territorial, notamment suite à l’annexion de la Crimée. En plus elle alimente les rebelles séparatistes de l’est russophone de l’Ukraine. D’autre part, le printemps arabe des années passées a remplacé des régimes corrompus et abusifs, mais laïcs et relativement stables, par une menace djihadiste imprévisible autour de la Méditerranée en train de pénétrer aussi au cœur de l’Europe.
Ce sont les défis et les risques les plus complexes depuis la fin de la Guerre Froide, affirme l’assistant du secrétaire général de l’OTAN, le Roumain Sorin Ducaru: «La principale menace vient maintenant de la part de la Russie, qui continue de transgresser certaines réglementations de la législation européenne. Elle est accentuée par l’instabilité au Moyen Orient et dans le nord de l’Afrique, des zones situées à proximité des frontières de l’OTAN. Une autre menace est l’organisation Etat Islamique, qui a commencé à faire de plus en plus de recrutements dans la région, à créer des cellules terroristes, à obtenir des armes qu’elle utilise par la suite dans les attentats organisés en Europe. »
Présent à Bucarest, à une conférence sur des problèmes de sécurité, Sorin Ducaru estime que par l’adhésion début juillet du Monténégro à l’OTAN on peut créer les prémices pour refaire la stabilité dans les Balkans, une région située non loin de l’espace ex-soviétique mais aussi du Moyen Orient. Par ailleurs, toute suite après l’inauguration, en ce mois de mai, des composantes du bouclier antimissile américain de Deveselu, dans le sud de la Roumanie, la Roumanie a été durement critiquée par Moscou, malgré les affirmations de tous les responsables de Bucarest qui n’ont cessé de souligner que le bouclier ne visait pas la Russie.
Le secrétaire d’Etat au ministère roumain de la Défense, Ştefan Tinca, répète à son tour que le terrorisme et le phénomène de la migration sont deux dangers majeurs: «La menace du sud est tout aussi dangereuses pour nous : c’est le problème de la migration, sans plus parler du terrorisme. Des Roumains sont morts dans les attentats perpétrés en Europe Occidentale. Donc, à mon avis, nous ne pouvons pas dire que le seul risque vient de l’Est, parce que le sud est lui aussi exposé. Il faut voir le voisinage dans son ensemble, du nord au sud-est et puis à l’ouest. »
Pour sa part, le chef de l’Etat Majeur Général de l’Armée Roumaine, le général Nicolae Ciucă, affirme que les agressions peuvent excéder la confrontation strictement militaire. Il se déclare pourtant persuadé que la Roumanie et l’OTAN dans son ensemble sont capables de relever tous les défis. (Trad. Valentina Beleavski)