Funérailles pour la reine Anne.
La reine Anne de Roumanie rentrera définitivement dans le pays qu’elle a toujours aimé, même si elle ne l’a connu que dans la dernière partie de sa vie. Cinq jours durant, des cérémonies funèbres se dérouleront dans tous les repères géographiques fondamentaux de la monarchie roumaine. Déposée d’abord au Château de Peles – bâti au 19e siècle dans les Carpates méridionales, à Sinaia, par le fondateur de la dynastie, le roi Carol Ier, la dépouille mortelle de la reine Anne reviendra à Bucarest, dans la Salle du trône du Palais royal. L’accès du public sera permis ces jeudi et vendredi, alors que les obsèques auront lieu à la nécropole royale de Curtea de Arges, dans le sud, première capitale de la principauté moyenâgeuse de Valachie.
Bogdan Matei, 09.08.2016, 13:51
La reine Anne de Roumanie rentrera définitivement dans le pays qu’elle a toujours aimé, même si elle ne l’a connu que dans la dernière partie de sa vie. Cinq jours durant, des cérémonies funèbres se dérouleront dans tous les repères géographiques fondamentaux de la monarchie roumaine. Déposée d’abord au Château de Peles – bâti au 19e siècle dans les Carpates méridionales, à Sinaia, par le fondateur de la dynastie, le roi Carol Ier, la dépouille mortelle de la reine Anne reviendra à Bucarest, dans la Salle du trône du Palais royal. L’accès du public sera permis ces jeudi et vendredi, alors que les obsèques auront lieu à la nécropole royale de Curtea de Arges, dans le sud, première capitale de la principauté moyenâgeuse de Valachie.
Les médecins ont interdit au roi Michel de participer aux funérailles de son épouse. Il restera dans sa résidence de Suisse, aux côtés de plusieurs proches et de deux religieuses orthodoxes. « Cette décision n’a pas été facile à prendre », lit-on dans un communiqué de la Maison royale de Roumanie. Agé de 94 ans, et malade lui aussi, le roi Michel avait visité son épouse chaque jour lorsque celle-ci était hospitalisée en Suisse, en raison d’un cancer qui a finalement provoqué sa mort le 1er août, au bout d’une longue souffrance.
Née à Paris, en 1923, la princesse Anne de Bourbon – Parme a rencontré le roi Michel à Londres en 1947. Ce fut durant la même année, le 30 décembre, lorsque la Roumanie était occupée par les Soviétiques et dirigée par un gouvernement communiste marionnette, que le souverain a été contraint d’abdiquer et de s’exiler. A partir des Etats-Unis, du Royaume Uni et de Suisse, Michel a soutenu les actions du Comité national roumain, une sorte de gouvernement en exil, jamais reconnu comme tel par les démocraties occidentales. A Bucarest, le régime communiste a constamment nourri une propagande antimonarchique virulente et grossière, dont les effets toxiques sont visibles de nos jours encore.
Le roi Michel a rejoint sa patrie après décembre 1989. Il a non seulement recouvré la nationalité roumaine, mais aussi une partie de ses propriétés, confisquées par le régime communiste. En tant qu’ambassadeur spécial de Roumanie, il a promu l’adhésion de Bucarest à l’OTAN en 2004 et à l’UE en 2007. En Roumanie, la famille royale est assez présente dans la vie publique, notamment par le biais d’actions caritatives et de mécénat.
Dans une interview accordée à la Radio publique roumaine en 2008, la reine Anne avouait qu’en exil, son époux parlait souvent de son pays, mais qu’après un voyage d’un mois à travers le pays, de Dobroudja, dans le sud-est jusqu’au Banat, (dans le sud-ouest) et du delta du Danube et jusqu’en Transylvanie, dans le centre, le pays avait dépassé toutes ses attentes. Elle disait avoir vu des villes, des villages et des paysages impressionnants et avoir rencontré des gens extraordinaires.