Flambée du coût de la vie
Pour la première fois depuis neuf ans, le taux ROBOR 3 mois a dépassé le seuil des 5 % pour inquiéter fortement les Roumains qui doivent payer des mensualités pour des crédits à la consommation à taux d’intérêt variable. La progression est considérable, puisqu’il y a une année seulement, cet indicateur était de 1,59 %, alors que début janvier il s’élevait à 3,01 %. Le taux Robor 6 mois, en fonction duquel sont calculées les mensualités des crédits hypothécaires, a lui-aussi dépassé le seuil des 5 %. Il est aussi trois fois plus élevé qu’il y a une année, lorsqu’il était de 1,68 %, alors que le 3 janvier dernier il avait atteint les 3,14 %. L’évolution des deux indicateurs, qui reflètent la manière dont les banques prêtent de l’argent les unes aux autres, est influencé par plusieurs facteurs, tels la politique monétaire de la Banque nationale, l’inflation et la politique fiscale. Et selon les estimations des analystes, l’indicateur ROBOR devrait progresser à l’avenir aussi, suivant le rythme de l’inflation.
Corina Cristea, 03.05.2022, 12:55
Dans une tentative de diminuer son niveau, la Banque Nationale de Roumanie a augmenté à plusieurs reprises, depuis le début de l’année, le taux directeur selon lequel est calculé les taux d’intérêt des crédits accordés par les banques commerciales. La situation est assez difficile pour les personnes endettées. Alors, le refinancement pourrait être une solution pour les personnes dont les crédits dépendent de l’indicateur ROBOR, recommandent les spécialistes, qui affirment que certaines banques offrent des crédits à taux d’intérêt fixe inférieur à 5%.
Par ailleurs, le prix des carburants a carrément explosé en Roumanie, à cause, entre autres, de la guerre en Ukraine voisine. Le Conseil de la Concurrence mène toujours une enquête sur la majoration brusque de ces prix le 9 mars dernier, semant la panique dans les rangs de la population. L’origine de cet épisode a été la décision d’une station-service du nord-ouest de la Roumanie d’afficher du jour au lendemain un prix d’onze lei, soit 2 euros pour un litre de carburant. De longues files d’attente se sont formées à travers le pays, puisque les Roumains craignaient une explosion du prix des carburants à travers le pays et même une déplétion des stocks de carburants.
Présent au Parlement aux auditions relatives à l’activité du Conseil de la Concurrence, le président de cette institution, Bogdan Chiritoiu a précisé que le marché des carburants était toujours supervisé et que le Conseil continuait de se renseigner auprès des réseaux de distribution des carburants : « L’instabilité sévit toujours dans la région, mais à cette instabilité, que nous devons accepter puisqu’elle est tout à fait naturelle, s’ajoutent aussi des comportements incorrects de certains acteurs économiques. Et c’est justement cette catégorie que nous surveillons et que nous allons sanctionner. En général, nos investigations durent deux ans. Nos amendes ne s’élèvent pas à quelques milliers de lei, mais à des dizaines et des centaines de millions d’euros. De telles sanctions ne sont pas émises du jour au lendemain, en vertu d’un simple procès-verbal », a déclaré Bogdan Chiritoiu.
Avant de terminer, précisons aussi que le 9 mars dernier, le gouvernement a disposé d’amples contrôles dans les stations-service, assurant qu’il n’admettrait jamais les pratiques de spéculation. Actuellement, le gouvernement se prépare pour modifier le cadre législatif, afin de combattre la spéculation et la concurrence déloyale, élaborant un mécanisme censé bloquer les majorations injustifiées des prix.