Final prévisible de la crise politique
L’Union Social-Libérale a assez agonisé — a estimé le Parti National Libéral (PNL), numéro deux de ce qui se voulait, lors de sa création, la plus forte alliance politique de l’histoire post-communiste de Roumanie. Au bout de plus de deux semaines de tensions et querelles publiques provoquées, principalement, par des visions tout à fait différentes sur la restructuration du cabinet, les libéraux ont pris la décision de se séparer du Parti Social-Démocrate (PSD) et de se retirer de tous les postes ministériels et de toutes les agences gouvernementales où ils avaient nommé des dignitaires.
Ştefan Stoica, 26.02.2014, 13:09
L’Union Social-Libérale a assez agonisé — a estimé le Parti National Libéral (PNL), numéro deux de ce qui se voulait, lors de sa création, la plus forte alliance politique de l’histoire post-communiste de Roumanie. Au bout de plus de deux semaines de tensions et querelles publiques provoquées, principalement, par des visions tout à fait différentes sur la restructuration du cabinet, les libéraux ont pris la décision de se séparer du Parti Social-Démocrate (PSD) et de se retirer de tous les postes ministériels et de toutes les agences gouvernementales où ils avaient nommé des dignitaires.
A la fin d’une réunion houleuse de la direction du PNL, le président du parti, Crin Antonescu, a expliqué que la dissolution de l’USL est venue naturellement car celle-ci avait perdu sa raison d’être : « Il m’a semblé honnête de ne pas prolonger un festival d’hypocrisie mais avoir le courage de constater ce qui était carrément vrai de notre perspective, à savoir que l’USL n’existe plus car elle n’avait plus de sens d’exister puisque nous ne suivions plus les objectifs engagés. »
Le PSD s’était préparé pour le scénario du divorce en dépit du fait que, avant l’annonce officielle, son leader Victor Ponta avait lancé un appel de réconciliation vers le PNL. Les sociaux-démocrates ont annoncé avoir déjà entamé les discussions avec l’Union Démocrate des Hongrois de Roumanie (UDMR) pour former une nouvelle majorité. Le 4 mars – disent-ils – Victor Ponta va annoncer un nouveau cabinet dont feront partie, probablement, le PSD, ses petits alliés, le Parti Conservateur (PC), l’Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie (UNPR) et l’UDMR.
Les analystes avaient anticipé les événements de la scène politique en disant que la véritable raison du déchirement de l’USL n’est pas le refus de Victor Ponta d’accepter le maire libéral de Sibiu, Klaus Johannis en tant que vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur. Crin Antonescu aurait pris la décision de sortir du gouvernement et de se séparer du PSD au moment ou il avait compris que celui-ci n’allait pas respecter l’entente de le soutenir aux « présidentielles » de cet automne et qu’il allait nominaliser un autre candidat à la fonction suprême de l’Etat, peut-être soi-même.
Par ailleurs, l’USL a été d’emblée un projet discutable promu par deux leaders séparés par leurs doctrines et unis, seulement, par leur adversité face à Traian Bàsescu. L’échec de l’USL prouve qu’un système de partenariat fondé presque exclusivement sur la rivalité commune vis-à-vis d’un camp tiers n’a que des petites chances de durer. L’USL a succombé sans qu’aucun de ses objectifs d’envergure — démettre le président, réviser la Constitution, décentraliser et réorganiser le pays côté administratif et territorial — aboutisse. Pendant ses trois ans, l’USL n’a réussi à atteindre qu’un seul objectif notable : parvenir au pouvoir avec une majorité de 70% pour s’écrouler maintenant sous son propre poids.