Evolutions politiques à Bucarest
Le président social-démocrate Liviu Dragnea a obtenu tout ce quil voulait au congrès extraordinaire de son parti, à savoir une nouvelle confirmation, informelle, de son statut de leader suprême de la principale composante de la coalition au pouvoir. De même, sa fidèle collaboratrice et chef du gouvernement, Viorica Dăncilă, sest adjugé la seconde place de la hiérarchie interne du parti. Ses contre-candidats – les anciens ministres Ecaterina Andronescu et Nicolae Bănicioiu – ont quitté la salle, mécontents que le vote avait commencé avant même quils puissent tenir leurs discours. Ce fut, toutefois, la seule critique intérieure à ladresse de ce congrès, perçu par les commentateurs comme une nouvelle démonstration de force de Liviu Dragnea.
Les sociaux-démocrates ont choisi de continuer à suivre celui qui a prouvé ne pas avoir de rival à la tête du parti. A son tour, Liviu Dragnea leur a promis de ne pas abandonner la réforme des lois de la Justice et des codes pénaux. Une réforme qui a dailleurs suscité des critiques sévères de la part des institutions judiciaires, de lopinion publique et des partenaires étrangers de la Roumanie.
Ştefan Stoica, 12.03.2018, 14:58
Pour sa part, le PSD envisage également de réformer les institutions de force et les services secrets, complices, de lavis de M Dragnea et de ses partisans, de lopération visant à miner lactivité du pouvoir démocratiquement élu. Une thèse qui na jamais été prouvée, mais que Liviu Dragnea soutient de toutes ses forces: « Il faut modifier la législation de sorte que les Roumains se sentent libres dans leur pays et de sorte à avoir le moindre nombre, sinon zéro, dabus commis par certaines institutions roumaines. De même, nous allons démarrer la modernisation des lois de fonctionnement des Services Secrets ».
Pour sa part, la première ministre Viorica Dăncilă est persuadée que son élection aux fonctions de présidente exécutive du PSD garantira une meilleure communication entre le parti et lExécutif: «Mon élection créera un très bon lien entre le gouvernement roumain et le parti, parce que moi, en tant que première ministre, je ne fais que mettre en œuvre le programme que les Roumains ont voté en 2016 ».
Désigner un candidat aux élections présidentielles de 2019 – voilà un point qui na pas figuré à lagenda du Congrès extraordinaire du PSD. Pour linstant, cela semble un sujet tabou.
En revanche, le PNL, principal parti de lopposition, a décidé, au Conseil National tenu dimanche, de soutenir le président Klaus Iohannnis pour un second mandat en tant que chef de lEtat. Le PNL a souhaité ainsi balayer toute spéculation au sujet dun refroidissement de sa relation avec lactuel président. Acquitté définitivement dans un dossier de corruption qui la empêché de briguer le poste de maire de la capitale, Ludovic Orban, a promis que son parti proposerait un programme de gouvernance responsable, fondé sur des analyses et des études dimpact. Il a également demandé aux membres de sa formation politique de sinvestir à fond dans la lutte contre le pouvoir : « Je nai jamais voulu que les libéraux obéissent à leurs chefs par peur, mais je vous dirai une chose : cest moi qui est responsable de la performance du PNL. Je naccepterai pas que les 75-80% des nos adhérents qui travaillent ne puissent pas avancer à cause des 25% qui ne le font pas. »
Les libéraux sont prêts à assumer le pouvoir, affirme aussi la première vice-présidente du parti, Raluca Turcan : « Le PNL doit arriver au pouvoir. Nous allons déposer une nouvelle motion de censure et nous népargnerons aucun effort pour réunir toutes nos forces politiques, une à une, au Parlement de la Roumanie, pour changer la majorité, pour éloigner le PSD du pouvoir et faire en sorte que le PNL dirige la Roumanie. »
Toutefois, jusquici, le PNL a eu du mal à simposer en tant que liant entre les formations ayant de doctrines similaires, à savoir lUnion Sauvez la Romanie et le Parti du Mouvement Populaire. (Trad. Valentina Beleavski)