Evaluation positive par l’agence Standard & Poor’s
L'une des plus grandes agences internationales de notation financière a confirmé la stabilité de l'économie roumaine et ses perspectives de croissance pour les années à venir.
Daniela Budu, 14.10.2024, 12:33
L’agence de notation internationale Standard & Poor’s a reconfirmé la bonne note de la dette publique de la Roumanie et les perspectives stables pour la dette, à long et court terme, en devises étrangères. En général, la notation d’un pays tient compte de facteurs tels que l’évolution de l’économie, le volume des investissements étrangers publics et privés, la transparence du marché des capitaux et les réserves de change, ainsi que le degré de stabilité politique.
De bonnes performances économiques de la Roumanie
Dans le cas de la Roumanie, la décision s’appuie principalement sur de bonnes performances économiques, un niveau modéré de dette extérieure et des perspectives de forte croissance pour les trois prochaines années. Le rapport souligne également la bonne situation du marché du travail, où le taux de chômage reste proche de ses plus bas niveaux historiques. Selon le document, l’économie roumaine connaîtrait une croissance de 1,6 % cette année, et doublerait au cours des trois prochaines années, pour atteindre une moyenne d’environ 3 %, car le pays bénéficiera d’importants fonds européens, provenant à la fois du cadre financier pluriannuel et du mécanisme de relance et de résilience.
La nuance et la vigilance restent de mise
L’agence de notation Standard & Poor’s avertit toutefois que la note de la Roumanie pourrait être abaissée si le déficit dépasse les prévisions et si d’autres déséquilibres persistent, tels qu’une inflation élevée ou le déficit de la balance commerciale actuelle du pays. L’agence a également prévenu que les dépenses préélectorales en cours feront grimper le déficit de la Roumanie à 7,3 % cette année. Elle estime également que les dépenses globales augmenteront chaque année après les hausses de salaires de 20 % dans le secteur public, qui coûtent environ 1 % du PIB, et une augmentation des retraites à partir de septembre de cette année, qui coûte encore l’équivalent de 0,6 % du PIB. Standard & Poor’s souligne également l’augmentation des dépenses militaires à près de 2,5 % du PIB cette année et l’investissement public élevé d’environ 7 % du PIB, qui n’est que partiellement couvert par les fonds européens.
La réaction du Premier ministre et du ministre roumain des Finances
Dans une publication en ligne, le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu a déclaré que la décision de l’agence, après celle annoncée par Fitch au cours de l’été, est la preuve de la stabilité macroéconomique de la Roumanie et de ses perspectives de développement. Le premier ministre a reconnu qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire, se référant au plan de réduction du déficit au cours des sept prochaines années en rationalisant les dépenses et en augmentant la collecte des recettes grâce à la numérisation de l’autorité fiscale nationale, à la réduction de l’évasion fiscale et à la poursuite de l’investissement. Le chef de l’exécutif a réitéré que l’analyse de Standard & Poor’s confirmait « la voie sûre pour la Roumanie : production, investissements, emplois, pouvoir d’achat et stabilité macroéconomique ». Pour sa part, le ministre des Finances Marcel Boloș a déclaré que la reconfirmation de la notation de la Roumanie est un signal positif qui oblige le gouvernement à poursuivre les réformes, à rendre les dépenses publiques plus efficaces et à réduire la pression sur le budget.