Eté politique chaud à Bucarest
Le gouvernement de la coalition PSD-ALDE dirigé par Viorica Dăncilă est confronté à la première motion de censure déposée à son encontre. Lue ce lundi dans le plénum du Parlement, elle sera débattue et votée mercredi. L’éventail des accusations est très large. Les libéraux, soutenus par l’Union Sauvez la Roumanie (USR) et par le Parti Mouvement Populaire (PMP) reprochent entre autres à l’actuel gouvernement de menacer, par les décisions de ses ministres, le sort des pensions de retraite du système privé, comptant 7 millions de contribuables. Ils reprochent également au gouvernement les récentes modifications apportées au Code de procédure pénale, qui mettraient en danger le bon fonctionnement de la justice, l’incapacité des autorités à absorber les fonds européens et à améliorer les conditions de vie dans les pénitenciers.
Roxana Vasile, 25.06.2018, 14:14
Le gouvernement de la coalition PSD-ALDE dirigé par Viorica Dăncilă est confronté à la première motion de censure déposée à son encontre. Lue ce lundi dans le plénum du Parlement, elle sera débattue et votée mercredi. L’éventail des accusations est très large. Les libéraux, soutenus par l’Union Sauvez la Roumanie (USR) et par le Parti Mouvement Populaire (PMP) reprochent entre autres à l’actuel gouvernement de menacer, par les décisions de ses ministres, le sort des pensions de retraite du système privé, comptant 7 millions de contribuables. Ils reprochent également au gouvernement les récentes modifications apportées au Code de procédure pénale, qui mettraient en danger le bon fonctionnement de la justice, l’incapacité des autorités à absorber les fonds européens et à améliorer les conditions de vie dans les pénitenciers.
Le mécontentement de l’opposition est partagé par une partie de la société civile. Ces derniers jours, des milliers de Roumains sont descendus dans la rue, à Bucarest et dans les grandes villes du pays, pour protester contre la modification du Code de procédure pénale et contre la récente modification des lois de la justice. Les protestataires ont scandé des slogans anti-gouvernementaux, demandant la démission du cabinet.
En théorie, les partis au pouvoir disposent du nombre de voix nécessaires pour que la motion soit rejetée. Le leader des sociaux-démocrates, Liviu Dragnea, a assuré que son parti continuerait à assurer la majorité parlementaire, aux côtés de leurs alliés de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), promettant que la motion ne serait pas adoptée.
Seulement, le PSD, qui mène la coalition gouvernementale de Bucarest, est actuellement secoué par la condamnation de son président Liviu Dragnea. Celui-ci a écopé jeudi dernier d’une peine de trois ans et six mois de prison ferme. Cette sentence prononcée par la Haute Cour de Cassation et de Justice de Bucarest n’est pas définitive. Le leader social-démocrate a été trouvé coupable d’instigation à abus de fonction, pour des faits commis à l’époque où il était président du Conseil départemental de Teleorman (sud).
Dans une éventuelle tentative de mettre à profit ce moment, tout de suite après la condamnation de Liviu Dragena – candidat potentiel aux présidentielles de l’année prochaine – l’actuel président, Klaus Iohannis, a annoncé son intention de lutter pour un deuxième mandat à la tête de l’Etat. Alors que, selon les analystes, pendant 3 ans et demi, le chef de l’Etat s’est fait remarquer plutôt par son absence que par sa présence dans la vie publique, Klaus Iohannis a fait irruption, il y a quelques mois, dans l’espace public, portant l’étendard de la lutte contre le PSD.
D’ailleurs, les libéraux, qui ont promis leur soutien à Klaus Iohannis aux présidentielles de 2019, ont dévoilé partiellement les points forts de sa campagne électorale. En lançant sa candidature – affirme le PNL – le président Klaus Iohannis se montre décidé de lutter jusqu’au bout pour « libérer la Roumanie de l’énorme danger qui la menace par la tentative de Liviu Dragnea de la rendre captive ». L’été politique s’annonce par conséquent particulièrement chaud à Bucarest, prélude d’une lutte sans merci pour la primauté. Et les surprises ne manqueront pas, sans doute! (Trad. Dominique)