Entre les bailleurs de fonds internationaux et les fonds européens
Bogdan Matei, 16.06.2014, 13:41
Jalonnée par des consultations avec responsables gouvernementaux, leaders de l’opposition, banquiers et représentants du milieu d’affaires, la visite d’évaluation à Bucarest de la délégation conjointe du FMI, de la Commission européenne et de la Banque mondiale n’a pas abouti à la signature d’une nouvelle lettre d’intention.
Les bailleurs de fonds et le gouvernement roumain ne se sont pas mis d’accord sur la réduction de 5% des charges patronales de sécurité sociale. Annoncée par l’Exécutif il y a longtemps et prévue entrer en vigueur le 1er juillet, cette mesure très attendue par les employeurs ne devrait entrer en vigueur qu’à partir du 1er octobre. Le fait sera stipulé dans un projet de loi qui se verra soumettre mercredi au cabinet avant d’être renvoyé au Parlement. Le premier ministre roumain Victor Ponta affirme que le budget dispose de l’argent nécessaire et que par voie de conséquence il ne faudra faire appel ni à l’accroissement du déficit budgétaire ni à la mise en place de nouvelles taxes ou de nouveaux impôts.
Le chef du cabinet de Bucarest espère que cet allègement fiscal sera voté aussi bien au Parlement que par l’opposition. Victor Ponta a insisté sur le fait que l’accord de type préventif conclu avec les institutions financières internationales demeure valable. Les prochaines discussions avec les partenaires internationaux sont prévues en novembre, lorsqu’on doit également examiner le projet de budget 2015. Le chef du cabinet de Bucarest affirme qu’il n’est pas question de renouveler l’actuel accord d’un montant de 4 milliards d’euros, car, de toute façon, la Roumanie n’envisage pas d’utiliser ces fonds.
L’analyste économique Aurelian Dochia manifeste un optimisme plutôt prudent. “En l’absence des accords avec le FMI, des questions se posent sur les politiques économiques que vont mener les futurs cabinets affranchis des contraintes qui accompagnent ces accords. L’expérience roumaine de ces vingt dernières années montre qu’il y a des risques à cet égard, mais je suis d’avis qu’il nous faut dépasser cette étape des accords et marcher avec nos propres pieds .”
Plus réticents encore, les commentateurs politiques insistent sur les risques de l’adoption de telles mesures, dont les fins électorales sont faciles à deviner dans la perspective des présidentielles. Même s’il n’a pas formellement annoncé sa candidature, le premier ministre est déjà le grand favori du scrutin présidentiel dans les sondages.
L’équipe gouvernementale n’a pas tardé à rétorquer: la Roumanie ne manquera pas d’argent vu que l’accord de partenariat avec la Commission européenne sur l’octroi de nouveaux fonds communautaires pourra être signé d’ici la fin de l’année. Selon le ministre du domaine, Eugen Teodorovici, l’argent afférent à l’exercice budgétaire 2007 – 2014 sera dépensé à hauteur de 80% vers la fin 2015, date à laquelle aura expiré aussi l’actuel cadre financier communautaire.
(trad. Mariana Tudose )