Energie et certificats verts
Un millier de syndicalistes de l’industrie roumaine ont demandé à Bucarest la baisse du coût des certificats verts, qui seraient, à leur avis, un véritable fardeau pour les entreprises consommatrices d’énergie, notamment pour les usines métallurgiques.
Mihai Pelin, 14.03.2014, 13:09
Un millier de syndicalistes de l’industrie roumaine ont demandé à Bucarest la baisse du coût des certificats verts, qui seraient, à leur avis, un véritable fardeau pour les entreprises consommatrices d’énergie, notamment pour les usines métallurgiques.
La Roumanie utilise un généreux schéma de soutien de la production d’énergie verte à long et moyen terme, afin de faciliter son accès sur le marché énergétique national. Les certificats verts constituent un important outil de promotion de la production d’énergie propre.
Selon le type d’énergie et de technologie utilisée, les producteurs obtiennent des certificats pour chaque Megawatt heure d’énergie verte produit. Ce sont des documents qui peuvent faire l’objet de transactions distinctes par rapport à la quantité d’électricité indiquée, sur un marché organisé. Cette politique énergétique a récemment provoqué les protestations des syndicats de la métallurgie roumaine, une branche industrielle grande consommatrice d’énergie et par conséquent un des plus importants contribuables aux certificats verts.
Les syndicats ont demandé aux responsables de Bucarest de promulguer au plus vite la loi qui devrait approuver le décret gouvernemental relatif aux certificats verts. Tout délai implique une hausse substantielle du prix payé par les grandes usines, qui seraient obligées ainsi d’arrêter la production, affirment-ils.
Pour sa part, le président Traian Basescu déclare avoir promulgué cette loi afin de montrer qu’il n’était pas lui-même responsable d’une éventuelle majoration des tarifs de l’électricité, comme l’accusait le premier ministre Victor Ponta. Traian Basescu: « J’ai voulu fermer une zone de démagogie et je peux vous dire que pour moi ce fut une décision difficile. J’ai compris quelle était la source de cette campagne: le prix de l’énergie augmentera de 50% si le président ne promulgue pas la loi qui approuve le décret du gouvernemental. Voilà que je l’ai promulgué, désormais je suis convaincu que le gouvernement puisse expliquer que le coût de énergie diminuera de 50%», a déclare Traian Basescu.
Selon l’acte normatif mentionné, à partir du 1er juillet, les producteurs d’énergie renouvelable recevront uniquement une partie des certificats verts auxquels ils ont droit. Depuis plusieurs jours, le président et le premier ministre se contredisent sur les conséquences du délai enregistré dans l’application de cette loi. Selon Victor Ponta, le but de la nouvelle réglementation est d’éviter une éventuelle majoration des factures d’énergie pour l’industrie et les foyers, ce que le président de la république contredit.
Traian Basescu a d’ailleurs attaqué la loi à la Cour Constitutionnelle, invoquant le fait que l’exécutif de Bucarest n’a pas informé la Commission européenne avant d’élaborer le document. Entre temps, les représentants du gouvernement affirment avoir respecté toutes les procédures en vigueur. Finalement, c’est mercredi que la Cour Constitutionnelle doit résoudre ce conflit entre le premier ministre et le président de la République…(trad. : Alex Diaconescu)