En Roumanie, la Banque Centrale a majoré de nouveau le taux directeur.
Mardi, la Banque Nationale de Roumanie (BNR) a pris plusieurs décisions importantes. La première : majorer de nouveau le taux directeur, de 6,25 à 6,75 % par an. S’y ajoute la majoration du taux d’intérêt pour l’octroi des crédits et pour les dépôts. La Banque Centrale veux aussi garder le contrôle sur les liquidités sur le marché monétaire et de maintenir le niveau actuel des mensualités des réserves minimes obligatoires pour les passifs en monnaie nationale (leu) et en devises pour les institutions opérant des crédits.
Ştefan Stoica, 09.11.2022, 12:53
Mardi, la Banque Nationale de Roumanie (BNR) a pris plusieurs décisions importantes. La première : majorer de nouveau le taux directeur, de 6,25 à 6,75 % par an. S’y ajoute la majoration du taux d’intérêt pour l’octroi des crédits et pour les dépôts. La Banque Centrale veux aussi garder le contrôle sur les liquidités sur le marché monétaire et de maintenir le niveau actuel des mensualités des réserves minimes obligatoires pour les passifs en monnaie nationale (leu) et en devises pour les institutions opérant des crédits.
Ce n’est la première majoration de ce type. En début d’année, le taux directeur était de 2 % par an en Roumanie. Son augmentation s’explique par la hausse de l’inflation causée par la croissance des prix de l’électricité et des aliments. Qui plus est, les experts financiers s’attendent à ce que l’inflation monte encore avant la fin de cette année, pour entrer sur une pente descendante graduelle. On attend une inflation de 10 % à peine au premier semestre 2024. La décision de majorer le taux directeur de 0,5 % a été prise compte tenu de la hausse de l’inflation et du contexte régional, explique l’analyste économique Constantin Rudniţchi : « Je pense que l’on a pris en calcul la situation en Europe Centrale et de l’Est. De nombreuses banques centrales des pays voisins ont déjà majoré leur taux directeur, bien plus que la Roumanie. Sans doute, un taux directeur plus élevé rend la monnaie nationale plus attrayante. Je pense notamment à la Pologne et à la Hongrie, par exemple. Mais le contexte global n’est pas du tout à négliger non plus. On ne peut pas rester hors-jeu, ça c’est sûr. Et, si les taux directeurs augmentent partout dans le monde, à commencer par les Etats-Unis, jusqu’à la zone euro, alors la BNR suit à son tour cette tendance, ce qui est tout à fait normal en fin de compte »
Mais il y a aussi une bonne nouvelle, estime l’analyste. Cette nouvelle majoration du taux directeur ne produira pas d’effets majeurs sur les taux d’intérêt existant sur le marché interbancaire, car ceux-ci sont déjà plus élevés. Sans doute, ajoute notre invité, l’actuelle tendance de croître les taux d’intérêt est défavorable pour la population et les compagnies qui ont des crédits ou qui souhaitent emprunter de l’argent. A noter aussi qu’en Roumanie l’évolution de l’inflation est marquée par les fortes incertitudes associées aux schémas de plafonnement et de compensation des tarifs de l’énergie et des combustibles, par l’escalade de la guerre en Ukraine voisine et par les sanctions de plus en plus dures qui en découlent.
Autre aspect important pour la BNR : le taux d’absorption des fonds européens, notamment des fonds provenant du PNRR. S’y ajoute la politique fiscale menée sur toile de fond de la procédure de déficit excessif et de la tendance générale de hausse des coûts des crédits. Enfin, bien que dans ses estimations, la Banque centrale de Roumanie reconfirme la croissance significative des l’activité économique en Roumanie au 2e trimestre de l’année en cours, elle prévoit quand même une quasi-stagnation pour les deux derniers trimestres de 2022.
(Ştefan Stoica)