Embargo partiel sur le pétrole russe
Leyla Cheamil, 31.05.2022, 12:22
Depuis le déclenchement de l’invasion militaire russe en Ukraine le 24
février dernier, les États occidentaux ont imposé, en réponse, une série de
sanctions économiques et de mesures diplomatiques à Moscou. Les sanctions
visent à contrer efficacement sa continuation de l’agression contre l’État
voisin.
Réunis au sommet de Bruxelles lundi et mardi, les dirigeants de l’Union
européenne sont convenus, après plusieurs heures de discussions, de bloquer
progressivement les importations de pétrole en provenance de Russie. Le
compromis négocié jusqu’à la dernière minute au sommet de Bruxelles interdit,
pour l’instant, les livraisons de pétrole par voie maritime, et non pas aussi
celles par oléoducs, suite à l’opposition de la Hongrie. Cette mesure fait
partie du sixième train de sanctions européennes depuis le déclenchement de la
crise russo-ukrainienne. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a
déclaré que cette réduction, qui sera mise en œuvre d’ici la fin de l’année, couvrait
immédiatement plus de deux tiers des importations de pétrole de Russie, coupant
une énorme source de financement pour sa machine de guerre et mettant
« une pression maximale » sur Moscou pour mettre fin à la guerre.
Les importations par l’oléoduc Droujba, qui approvisionne également la
Hongrie, en seront exemptées, dans une première phase, ce qui a permis à
Budapest de lever le veto qui bloquait l’adoption du sixième paquet de
sanctions de l’UE contre la Russie depuis des semaines. La consommation
intérieure de la Hongrie, qui n’a pas de débouché sur la mer, dépend, à hauteur
de 65 %, du pétrole transporté par l’oléoduc Droujba. Selon l’Elysée, l’embargo
progressif de l’UE sera dans un premier temps limité au pétrole transporté par voie
maritime, soit les 2/3 des achats européens de pétrole russe. Des négociations
doivent avoir lieu dès que possible pour mettre fin au reste des importations
de pétrole de Russie. Présent au sommet de Bruxelles, le chef de l’Etat roumain,
Klaus Iohannis, a déclaré que Bucarest soutenait le nouveau train de sanctions
contre Moscou.
D’autre part, les dirigeants de l’Union européenne ont convenu de
retirer trois banques russes du système SWIFT, dont Sberbank, la plus grande, et
d’interdire trois autres radiodiffuseurs russes d’État. Jusqu’à présent, sept
banques russes ont été privées d’accès à Swift, une plate-forme de messagerie
sécurisée qui permet des opérations extrêmement importantes telles que les
ordres de transfert de fonds entre banques.
Dans le même temps, un programme d’assistance macrofinancière d’un
montant de neuf milliards d’euros a été approuvé. Cet argent permettra au
gouvernement de Kiev de couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de
faire fonctionner l’économie. Les autorités ukrainiennes ont estimé leurs
besoins à cinq milliards de dollars par mois. Le financement européen prendra
la forme de prêts à long terme assortis de taux d’intérêt bonifiés. (Trad. : Ligia Mihaiescu)