Elections présidentielles en Roumanie
Victor Ponta, actuel premier ministre, et Klaus Iohannis, actuel maire de la ville de Sibiu, sont les vedettes du moment en Roumanie et continueront de l’être jusqu’au 16 novembre, lorsque l’un d’eux finira par occuper le fauteuil présidentiel. Victor Ponta représente l’alliance de gauche formée par le PSD — l’UNPR — le PC, composante principale de la coalition gouvernementale dont fait également partie l’UDMR. Klaus Iohannis est le candidat de l’Alliance chrétienne libérale, réunissant les partis les plus solides de l’opposition parlementaire de centre-droit, le PNL et le PDL. Le temps passé a atténué les différences d’idéologie. La recette d’un cocktail électoral gagnant misera sur des ingrédients tels l’expérience politique, une personnalité charismatique, la mobilisation des militants des deux camps et, pas en dernier lieu, les négociations avec les perdants du premier tour de scrutin.
Ştefan Stoica, 03.11.2014, 13:20
Victor Ponta, actuel premier ministre, et Klaus Iohannis, actuel maire de la ville de Sibiu, sont les vedettes du moment en Roumanie et continueront de l’être jusqu’au 16 novembre, lorsque l’un d’eux finira par occuper le fauteuil présidentiel. Victor Ponta représente l’alliance de gauche formée par le PSD — l’UNPR — le PC, composante principale de la coalition gouvernementale dont fait également partie l’UDMR. Klaus Iohannis est le candidat de l’Alliance chrétienne libérale, réunissant les partis les plus solides de l’opposition parlementaire de centre-droit, le PNL et le PDL. Le temps passé a atténué les différences d’idéologie. La recette d’un cocktail électoral gagnant misera sur des ingrédients tels l’expérience politique, une personnalité charismatique, la mobilisation des militants des deux camps et, pas en dernier lieu, les négociations avec les perdants du premier tour de scrutin.
Malgré un avantage important, de près de 10%, Victor Ponta reste prudent, et affirme que les compteurs sont remis à zéro pour la partie décisive. Sa déclaration de dimanche soir, après la clôture des urnes, confirmait son slogan de campagne pour le second tour : le besoin de refaire l’union des Roumains après les années de discorde à laquelle auraient contribué les deux mandats du président sortant, Traian Băsescu. Victor Ponta : « Dans les deux semaines à venir, je m’adresserais aussi bien à ceux qui m’ont donné leurs votes qu’à ceux qui ont voté pour un autre candidat ou qui ne se sont pas rendus aux urnes. Ma responsabilité est engagée envers tous et mon projet présidentiel inclut tous les Roumains du pays et de la diaspora».
Devenu premier ministre en 2012, pour le compte de l’ancienne Union Sociale Libérale formée par le PSD et le PNL autour de l’idée que Traian Băsescu est l’ultime mal de la politique roumaine, Victor Ponta essayera décrédibiliser son adversaire en continuant de le décrire comme le continuateur du président sortant. De son côté, Klaus Iohannis, ethnique allemand de Transylvanie, avance l’argument du travail bien fait, comme le dit son slogan de campagne, et la promesse des faits libres de mensonges et de verbiage. Selon lui, les résultats du premier tour indiquent un désir de changement chez les Roumains. Klaus Iohannis se présente comme l’unique garant de l’indépendance de la justice et de l’Etat de droit. « Moi, je suis le seul candidat resté en compétition qui est prêt à garantir l’indépendance de la justice et l’Etat de droit. J’appelle à mes côtés tous les Roumains qui veulent que la loi règne pour tous, qui ne veulent pas mettre tout le pouvoir entre les mains d’un seul parti ».
Cette déclaration équivaut à une invitation à négocier lancée principalement à la candidate indépendante Monica Macovei, ancienne ministre de la Justice vue comme une combattante fanatique contre les tentatives de mainmise du politique sur le système judiciaire. Même s’il bénéficie de tous les votes de Monica Macovei, Iohannis ne peut pas ignorer la dot électorale de la patronne du Parti du Mouvement populaire, Elena Udrea, soutenue ouvertement par le président sortant Băsescu.
Les seules candidates entrées dans la course présidentielle rassemblent à elles deux 10% des suffrages, un chiffre qui pèsera au second tour. Le même cas de figure est valable pour les plus de 5% de l’ancien premier ministre libéral Călin Popescu Tăriceanu, partisan de la remise en page de l’Union sociale libérale et dont Victor Ponta peut être quasi sûr d’obtenir l’appui. La minorité hongroise et la future décision de l’UDMR compteront également dans l’équation, plus compliquée que jamais, du second tour. Le match électoral du 16 novembre est ouvert à tout résultat. (trad. Ileana Taroi)