Echos roumains aux élections américaines
Les autorités roumaines ont salué la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines et envoyé plusieurs messages de félicitations.
Roxana Vasile, 10.11.2016, 14:45
Le président Klaus Iohannis a une nouvelle fois souligné l’engagement ferme de la Roumanie d’approfondir, aux côtés de la nouvelle administration américaine, la coopération dans le domaine de la sécurité ainsi que de développer la composante économique du partenariat stratégique bilatéral. Klaus Iohannis : « J’ai envoyé une lettre de félicitations au président élu des Etats Unis, M Donald Trump. Je lui ai fait part de notre disponibilité à collaborer pour renforcer le Partenariat stratégique entre la Roumanie et les Etats-Unis ? Doit-on nous attendre à des changements ? Oui, probablement. Mais ils viseront un renforcement de ce partenariat selon ses trois composantes : politique, sécuritaire et économique. J’ai déjà affirmé depuis longtemps que si les deux premières fonctionnent extrêmement bien, il faut renforcer la collaboration économique et de nouvelles opportunités peuvent apparaître en ce sens. »
Le premier ministre Dacian Ciolos a également évoqué l’importance du Partenariat stratégique entre la Roumanie et les Etats-Unis déclarant qu’une attention accrue devait être accordée au développement et au renforcement des relations économiques. D’ailleurs, de l’avis des analystes, une politique économique intelligente de Bucarest pourrait mettre la Roumanie dans une position favorable par rapport aux Etats-Unis. Donald Trump est un homme d’affaires qui raisonne aux arguments financiers. C’est pourquoi, la Roumanie devrait attirer le plus d’investissements américains, pour qu’elle ne soit pas négligée par le nouveau locataire de la Maison Blanche.
Au sujet de la politique étrangère, Vladimir Socor, analyste politique de la fondation Jamestown évoque l’enjeu bilatéral que représente « la Russie » : « Je ne crois pas dans l’idée que M Trump serait prêt à une entente du genre Yalta, avec la Russie de Vladimir Poutine. C’est une idée que je considère nuisible notamment pour les intérêts des pays de notre région : et là je pense à l’Europe centrale et orientale, à l’espace entre la mer Baltique et la mer Noire. L’idée d’une nouvelle Yalta est démoralisatrice et — que l’on veuille oui pas – pourrait encourager des tendances à l’intérieur de cette région d’essayer d’anticiper une nouvelle Yalta par des ententes séparées, bilatérales avec la Russie de M Poutine. Yalta a été un phénomène unique, qui ne se reproduire plus ni dans sa forme d’origine, ni sous une autre forme. »
Pour sa part, l’analyste Iulian Fota plaide pour d’une attitude basée sur la patience : « On le sait tous, pendant les campagnes électorales on arrive à dire des choses qu’il faut ensuite reformuler, amender et même abandonner. A mon avis, nous devons patienter pour voir ce que le nouveau président américain, le président élu, Donald Trump souhaite faire de la politique internationale américaine. Par ailleurs, nous avons nos propres problèmes en Europe et même en Roumanie, où des élections législatives auront lieu dans un mois. Evidemment la situation aux Etats Unis pourrait influencer le résultat de ce scrutin. Mais à présent, je crois qu’il faut prendre une petite pause, nous relaxer et ne pas être tellement émotionnels, attendre que le président élu se prononce, qu’il s’exprime. »
Rappelons-le, le mandant de Donald Trump à la Maison Blanche commencera le 20 janvier prochain. (trad. : Alex Diaconescu)