Du déficit budgétaire au salaire minimum européen
Le FMI estime que le déficit commercial de la Roumanie s'élèvera à 7,5 % de son PIB cette année et à 7 % l'année prochaine.
Bogdan Matei, 23.10.2024, 11:48
Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie roumaine cette année, les ramenant à 1,9 %, contre 2,8 % en avril, dans son dernier rapport publié. L’inflation annuelle moyenne devrait atteindre 5,3 % à la fin de 2024 et 3,6 % l’année prochaine, tandis que le chômage devrait se maintenir à 5,6 % et tomber à 5,4 % en 2025. Le déficit commercial actuel du pays est estimé à 7,5 % de son PIB, et devrait passer à 7 % l’année prochaine.
La situation dans l’UE
Presque en même temps que les prévisions du FMI, l’Office européen des statistiques (Eurostat) a publié des données montrant que le déficit public dans l’Union européenne est passé de 3,2 % du PIB en 2022 à 3,5 % en 2023, les niveaux les plus élevés ayant été enregistrés l’année dernière en Italie (moins 7,2 %), en Hongrie (moins 6,7 %) et en Roumanie (moins 6,5 %). Dans le cas de la Roumanie, les données d’Eurostat montrent que le déficit public est passé de plus de 88 milliards de lei en 2022 à près de 105 milliards de lei l’année dernière (plus de 20 milliards d’euros). Ceci, alors que les dépenses publiques ont chuté, passant de 40,4 % du PIB en 2022 à 40,3 % l’année dernière. Idem pour les recettes de l’Etat qui ont chuté de 34 % à 33,7 %.
Les estimations encourageantes de Standard & Poor’s
Récemment, l’agence de notation financière internationale Standard & Poor’s a reconfirmé la bonne note de la dette publique de la Roumanie et ses perspectives stables. Une note qui pourrait toutefois être abaissée si le déficit continuait de dépasser les prévisions et si d’autres déséquilibres persistaient, tels qu’une inflation galopante ou une balance commerciale déficitaire. Standard & Poor’s prévoit également que les dépenses préélectorales actuelles, ponctuées par des augmentations des pensions de retraite et des salaires dans le secteur public, porteront le déficit de la Roumanie à 7,3 % cette année.
Une mesure de consolation : revalorisation régulière des salaires
Les statistiques macroéconomiques n’impressionnant guère de nombreux Roumains, toujours pauvres et dont le pouvoir d’achat a été dramatiquement érodé par l’inflation galopante de ces dernières années, les politiques ont décidé de leur offrir une mesure de consolation. Un peu plus d’un mois avant les élections présidentielles et législatives, la Chambre des députés de Bucarest a adopté, en tant qu’organe décisionnel, le projet de loi sur un salaire minimum adéquat. La loi transpose une directive européenne visant à améliorer les conditions de travail et de vie des salariés. Le document prévoit que le salaire minimum brut de base garanti soit fixé annuellement, actualisé périodiquement, après consultation des organisations syndicales et patronales représentatives au niveau national, et qu’il tienne compte du coût de la vie et des indicateurs économiques et sociaux. Le salaire minimum brut serait fixé entre 47 et 52 % du salaire moyen de l’économie.