Dossiers de corruption
Selon un scénario, désormais classique, mardi ce fut l’épilogue d’un nouveau volet de la campagne anti-corruption de haut niveau en Roumanie. A la suite d’un procès qui a duré 8 ans visant des faits d’il y a plus d’une décennie, d’autres personnes du premier plan de la vie politique, économique et des médias ont été envoyés derrière les barreaux suite à une condamnation définitive de la Cour d’Appel de Bucarest.
Bogdan Matei, 08.10.2014, 12:59
Selon un scénario, désormais classique, mardi ce fut l’épilogue d’un nouveau volet de la campagne anti-corruption de haut niveau en Roumanie. A la suite d’un procès qui a duré 8 ans visant des faits d’il y a plus d’une décennie, d’autres personnes du premier plan de la vie politique, économique et des médias ont été envoyés derrière les barreaux suite à une condamnation définitive de la Cour d’Appel de Bucarest.
Huit inculpés iront en prison dont quatre ont eu des peines avec sursis. Le nom le plus sonore de ce dossier connu sous le nom de dossier ROMPETROL est celui de, déjà, l’ex-sénateur libéral Sorin Rosca Stànescu qui, une fois condamné, a perdu tant son statut de parlementaire que celui de membre du Parti National Libéral — PNL (d’opposition). Un des journalistes les plus influents de la Roumanie post-communiste, reporteur d’investigation et, ensuite, directeur de journal, promoteur inflexible, au nom des valeurs de la droite, du capitalisme, de l’anti-communisme et du nationalisme modéré, Rosca Stànescu avait été, néanmoins, collaborateur de l’ancienne police politique communiste, la SECURITATE s’étant crée, ultérieurement, une réputation sulfureuse via des campagnes médiatiques au parfum de chantage. Actuellement il se trouve au pénitencier purgeant une peine de deux ans et quatre mois pour avoir utilisé des informations privilégiées et pour avoir constitué un groupe infractionnel organisé.
Ancien ministre PNL des années ’90, naufragé, ensuite, dans l’insignifiant Parti Conservateur (PC) et déjà en prison pour implication dans un autre dossier de corruption, Sorin Pantis en a écopé deux ans et huit mois supplémentaires pour complicité à la manipulation du marché de capital.
La plus grave peine du dossier a été décrétée contre l’ancien vice-président de ROMPETROL Pays Bas, Alexandru Bucsà — six ans de détention pour complicité à dilapidation et blanchiment d’argent.
Le cerveau de l’affaire, le célèbre homme d’affaires Dinu Patriciu pour lequel les procureurs avaient demandé 20 ans de prison, est mort en août dernier dans une clinique Londonienne. Estimé comme le Roumain le plus riche et principal sponsor du PNL, ou, souvent, il dictait les décisions fondamentales, personnage mondain arrogant mais, également, philanthrope généreux, Patriciu s’y adonnait, semble-t-il , avec l’argent d’autrui. Les procureurs anti-corruption l’avaient accusé d’avoir approprié 85 millions de dollars détournés du budget de l’Etat bénéficiant de la complicité des autres inculpés et d’avoir manipulé en 2004 la transaction des actions à la Bourse des Valeurs de Bucarest. ROMPETROL, un des acteurs les plus importants du marché national de hydrocarbures, contrôlé à l’époque par Patriciu, doit, maintenant, après la sentence de la Cour d’Appel, payer à l’Etat roumain des dizaines de millions de dollars.
Quoique la plus retentissante, l’affaire ROMPETROL est loin d’être la plus puante de l’industrie du domaine. La raffinerie PETROTEL de Ploiesti (dans le sud de Roumanie) détenue par la géant russe LUKOIL a eu ses comptes bloqués quelques jours suite à un dossier d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent qui aurait provoqué un préjudice de 230 millions d’euros. Puisque les salariés de la raffinerie auraient été impayés par ces comptes en banque bloqués, l’enquête des procureurs continue, tout en étant brouillée par les déclarations sur ce thème des politiciens, en pleine campagne électorale. (Trad. Costin Grigore)