Disputes politiques autour du collectif budgétaire
A Bucarest, l’Exécutif de gauche a approuvé mercredi le collectif budgétaire, sujet de dispute politique entre la coalition au pouvoir formée du Parti Social Démocrate et de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates et le président Klaus Iohannis. Juste avant la réunion gouvernementale, la première ministre Viorica Dancilă a déclaré qu’avaliser le collectif budgétaire par décret d’urgence était une priorité absolue de son cabinet. Et pour cause : « les gens ont besoin d’investissements, de médicaments, de pensions de retraite et de salaires livrés à temps, les fermiers affectés par le virus de la peste porcine nécessitent du soutien financier, alors que les agriculteurs doivent recevoir leurs subventions en temps utile pour pouvoir démarrer les travaux », a expliqué la première ministre.
Florentin Căpitănescu, 05.09.2018, 17:42
A Bucarest, l’Exécutif de gauche a approuvé mercredi le collectif budgétaire, sujet de dispute politique entre la coalition au pouvoir formée du Parti Social Démocrate et de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates et le président Klaus Iohannis. Juste avant la réunion gouvernementale, la première ministre Viorica Dancilă a déclaré qu’avaliser le collectif budgétaire par décret d’urgence était une priorité absolue de son cabinet. Et pour cause : « les gens ont besoin d’investissements, de médicaments, de pensions de retraite et de salaires livrés à temps, les fermiers affectés par le virus de la peste porcine nécessitent du soutien financier, alors que les agriculteurs doivent recevoir leurs subventions en temps utile pour pouvoir démarrer les travaux », a expliqué la première ministre.
A l’issue de la séance du cabinet, le ministre des Finances, Eugen Teodorovici, a affirmé que l’Exécutif avait décidé d’adopter le collectif budgétaire même sans avoir l’avis du Conseil Suprême de Défense du pays, avis considéré jusqu’ici comme obligatoire. Citant plusieurs décisions plus anciennes de la Cour Constitutionnelle, M Teodorovici affirme que le gouvernement doit demander l’avis du Conseil suprême de Défense, mais il n’est pas tenu à attendre la décision proprement dite.
De l’autre côté de la barricade, le chef de l’Etat a durement condamné ce qu’il a appelé « la manière inadmissible » dont le gouvernement a agi, dans les conditions où l’avis du Conseil suprême de Défense est obligatoire si les budgets des institutions activant dans le domaine de la sécurité nationale sont affectés par le collectif budgétaire. Selon le président, l’Exécutif a un agenda parallèle, qui ne correspond pas aux intérêts des citoyens. Il l’accuse le cabinet Dancila de vouloir éloigner l’attention de l’opinion publique des problèmes sensibles qu’il n’est capable de résoudre. Par conséquent, Klaus Iohannis a demandé à l’Avocat du peuple (l’équivalent du Défenseur des droits) de saisir la Cour Constitutionnelle pour que celle-ci vérifie si – oui ou non – le décret d’urgence approuvant le collectif budgétaire est conforme aux exigences constitutionnelles.
Tout cet état de choses est la suite de l’épisode survenu la veille. Mardi, le président a suspendu la séance du Conseil suprême de Défense du pays, demandant au gouvernement de proposer un nouveau projet de collectif budgétaire. Aux côtés de chefs des Services spéciaux, le président a dénoncé les coupes des fonds destinés aux institutions de la sécurité nationale. Il a insisté sur le fait qu’il était inadmissible de mettre en difficulté la sécurité de la Roumanie, dans le contexte où le gouvernement propose un collectif budgétaire fortement positif. De son côté, l’Exécutif reproche au chef de l’Etat le fait d’avoir bloqué le premier collectif budgétaire de cette année, qui portait sur les droits salariaux, les dépenses liées à la sécurité sociale, sur le financement des actions visant à combattre la peste porcine africaine et sur la contribution de la Roumanie au budget de l’UE. (Trad. Valentina Beleavski)