Disputes entre le pouvoir et l’opposition
La première ministre Viorica Dăncilă a eu, jeudi, une première réaction à l’égard des manifestations de la diaspora contre le pouvoir, du 10 août dernier. Elle affirme avoir constaté un assaut contre certaines institutions de l’Etat, la Gendarmerie étant la première cible, et a lancé l’appel suivant.
Daniela Budu, 24.08.2018, 12:37
La première ministre Viorica Dăncilă a eu, jeudi, une première réaction à l’égard des manifestations de la diaspora contre le pouvoir, du 10 août dernier. Elle affirme avoir constaté un assaut contre certaines institutions de l’Etat, la Gendarmerie étant la première cible, et a lancé l’appel suivant.
Viorica Dăncilă: « Mon appel à tous les ministres, mais aussi à tous les chefs des établissements subordonnés, c’est d’éviter l’escalade du conflit dans lequel ceux qui n’ont pas été capables de remporter le pouvoir lors des élections essaient de nous entraîner. Maintenant, ils tentent d’obtenir ce pouvoir par d’autres moyens, non démocratiques. Notre réponse à toutes ces provocations doit être constituée par les faits et les projets concrets pour les Roumains. »
La cheffe du gouvernement est d’avis que l’opposition essaie, pour des raisons strictement politiques, d’alimenter la spirale du conflit qui divise encore plus la société. En réplique, le leader du Parti national libéral, Ludovic Orban, affirme qu’il n’existe aucune escalade du conflit qui soit entretenue par l’opposition, par le PNL ou par le président Klaus Iohannis, mais seulement une des mensonges et des abus dans lesquels s’enlisent de plus en plus le chef de file du Parti social-démocrate Liviu Dragnea, la première ministre Viorica Dăncilă, la ministre de l’Intérieur Carmen Dan et tous ceux qui ont donné l’ordre de réprimer les protestations et de blesser les participants au meeting antigouvernemental du 10 août. Dans un communiqué, le leader libéral reproche à la cheffe du gouvernement de ne pas assumer la responsabilité pour l’intervention en force des gendarmes et ses effets sur les protestataires. Ludovic Orban affirme que les libéraux reprendront leur demande d’auditionner au parlement la ministre de l’Intérieur, la préfète de la Capitale et les chefs des forces de l’ordre qui sont intervenues à Bucarest. Les libéraux demandent aussi au président du PSD et de la Chambre des députés, Liviu Dragnea, de convoquer la session extraordinaire exigée par l’opposition, afin d’apprendre la vérité sur la répression des protestations du 10 août. Et ce parce qu’ils affirment que jusqu’à maintenant, personne n’est tenu pour responsable des abus des gendarmes, ni pour les actions des hooligans.
Des centaines de plaintes ont été déposées au Parquet au sujet de la manière considérée excessive dont les gendarmes sont intervenus au meeting de la diaspora. D’autre part, la Chambre de commerce américaine en Roumanie, AmCham, a fait, jeudi, un appel à la responsabilité tant dans les déclarations que dans les actions de la part des décideurs et de ceux qui occupent des fonctions publiques en Roumanie. AmCham demande aussi que cesse la discrimination des Roumains selon leur employeur. L’appel survient après que le président du PSD, Liviu Dragnea, eut déclaré à une chaîne de télévision qu’une partie des multinationales financent les protestations de Roumanie et que certaines compagnies ont des intérêts économiques contraires à ceux de l’Etat roumain. (Trad. : Ligia)