Destitution du ministre roumain des finances
Le libéral Alexandru Nazare s’est vu
révoquer jeudi de ses fonctions de ministre des finances, à la demande de son
collègue de parti et premier ministre Florin Cîţu. C’est la deuxième
destitution d’un membre de l’actuelle équipe gouvernementale de la coalition
PNL – USR-PLUS – UDMR, après celle dont a fait l’objet, à la mi-avril, l’ancien
titulaire du portefeuille de la santé, Vlad Voiculescu. À l’époque, l’évincement
de Voiculescu, demandé par la quasi-totalité du monde politique roumain, a eu
lieu dans un contexte marqué par plusieurs incidents graves, produits dans des
établissements hospitaliers de Roumanie, ainsi que par une communication
défaillante, les problèmes ayant pesé davantage que les bonnes intentions de l’ancien
ministre.
Ştefan Stoica, 09.07.2021, 12:40
Le libéral Alexandru Nazare s’est vu
révoquer jeudi de ses fonctions de ministre des finances, à la demande de son
collègue de parti et premier ministre Florin Cîţu. C’est la deuxième
destitution d’un membre de l’actuelle équipe gouvernementale de la coalition
PNL – USR-PLUS – UDMR, après celle dont a fait l’objet, à la mi-avril, l’ancien
titulaire du portefeuille de la santé, Vlad Voiculescu. À l’époque, l’évincement
de Voiculescu, demandé par la quasi-totalité du monde politique roumain, a eu
lieu dans un contexte marqué par plusieurs incidents graves, produits dans des
établissements hospitaliers de Roumanie, ainsi que par une communication
défaillante, les problèmes ayant pesé davantage que les bonnes intentions de l’ancien
ministre.
Par contre, le départ d’Alexandru
Nazare est d’une certaine manière intempestive et alimente les spéculations
autour de la bataille pour la direction du Parti national libéral, qui oppose
le premier ministre Cîţu et le patron actuel des libéraux et président de la
Chambre des députés, Ludovic Orban. Le chef du gouvernement, Florin Cîţu, a
expliqué sa décision par les résultats d’une analyse de l’activité du ministère
des finances, qui a mis en évidence des retards accumulés dans la mise en œuvre
de projets importants, liés à l’utilisation de fonds européens et à la lutte
contre l’évasion fiscale. « Monsieur
le ministre Nazare a eu la possibilité de présenter sa démission, mais il a
préféré la révocation. Tous les leaders de la coalition en ont été informés dès
mardi après-midi. », a expliqué le premier ministre Florin Cîţu.
Alexandru Nazare a une autre version
des faits. Dans un message sur les réseaux sociaux, l’ex ministre des finances
affirme qu’il a été destitué parce qu’il n’avait pas rejoint l’équipe qui
soutient la candidature du premier ministre aux fonctions de président du PNL. La
révocation n’est pas soutenue par des motifs objectifs, l’a défendu Ludovic
Orban. Celui-ci a attiré l’attention sur le fait que la désignation d’un
nouveau titulaire aux finances devrait avoir l’aval de la direction du PNL et
de la coalition au pouvoir. « Il n’y
a aucun motif réel qui soutienne ce remaniement. Normalement, un tel sujet
aurait dû être discuté au sein du PNL et de la coalition. », a affirmé
le président sortant des libéraux, Ludovic Orban.
L’opposition social-démocrate n’a
pas raté le moment de lancer de
nouvelles accusations contre le pouvoir. Le PSD considère que les changements
opérés dans la composition du gouvernement ont pour seul but de donner satisfaction
aux orgueils politiques de ceux qui sont au pouvoir. « Malheureusement, l’actuel premier ministre met le feu au pays,
les prix augmentent, la population s’appauvrit. Au lieu de gouverner, il ne s’intéresse
qu’à la campagne interne. », a déclaré le porte-parole du PSD, Radu
Oprea.
La dispute au sein du PNL montre le
manque total d’intérêt, de ceux qui gouvernent, pour les problèmes réels des
citoyens, accuse le PSD. C’est-à-dire le parti qui, il y a quatre ans,
déclenchait une crise politique, en faisant tomber son propre gouvernement par
motion de censure. La raison de cette démarche – le premier ministre de l’époque
montrait des signes inquiétants d’insubordination envers l’ancien leader
suprême du parti, Liviu Dragnea, à présent incarcéré pour corruption. D’un point
de vue constitutionnel, demander la révocation d’un membre du cabinet est une
attribution incontestable du premier ministre. (Trad. Ileana Ţăroi)