Des stratégies politiques post-électorales
En Roumanie, les partis politiques préparent leur stratégie pour les élections présidentielles de septembre.
Mihai Pelin, 13.06.2024, 11:45
L’alliance des sociaux-démocrates et des libéraux, au pouvoir en Roumanie, a obtenu la moitié des suffrages aux élections européennes de dimanche. Elle est suivie dans le classement par les ultranationalistes de AUR, la Droite Unie, l’UDMR et le parti SOS, dernièrement formé. Parmi les députés censés représenter la Roumanie au sein de l’Assemblée législative européenne, un seul est indépendant.
Dimanche, parallèlement au scrutin européen, la Roumanie a organisé aussi les élections locales. Le PSD a remporté le plus de mairies et de conseils départementaux, suivi par le PNL et l’UDMR. A Bucarest, l’actuel maire général, l’indépendant Nicusor Dan, a brigué un nouveau mandat, tandis que l’USR s’est classée première au sein du Conseil général de la municipalité de Bucarest, suivie par le PSD.
Le PSD et le PNL souhaitent, chacun, son propre candidat aux présidentielles
On ne saurait nous déclarer surpris si après leur victoire, le PSD et le PNL ont commencé à envisager leur stratégie politique en vue des élections présidentielles prévues en septembre. Pour les deux partis sortis victorieux lors du scrutin du 9 juin, la situation ne semble pas facile, puisque chacun d’entre eux souhaite avoir son propre candidat. Une option réitérée par le chef de file du PNL, Nicolae Ciuca, selon lequel l’actuelle coalition au pouvoir pourra continuer à fonctionner dans cette formule, même si les deux partis membres sont en compétition directe. Interrogé sur la possibilité, au cas où il remporte les présidentielles, de désigner le responsable du PSD, Marcel Ciolacu, à la tête du gouvernement, le leader libéral a précisé qu’une telle décision sera prise afin d’assurer une majorité parlementaire solide. Nicolae Ciucă:
“Je vous dis en toute responsabilité que le Parti national libéral aura son propre candidat aux élections présidentielles. Si nous regardons les scores obtenus par ces deux partis, nous allons voir que le pourcentage total dépasse largement celui qui figure sur la liste commune. Cela veut dire que chacun des deux partis aura son propre électorat prêt à se mobiliser pour défendre ses valeurs et son identité politique. »
Le responsable du PSD, Marcel Ciolacu, a précisé lui aussi que les sociaux-démocrates auront leur propre candidat aux présidentielles. Le candidat sera décidé après des consultations internes, a-t-il affirmé. Marcel Ciolacu:
“Le PSD aura son propre candidat qui sera décidé après des pourparlers, cette semaine, entre tous les responsables du parti ».
Dans le camp de l’opposition, l’USR et AUR cherchent aussi des solutions. Après un résultat plutôt positif aux élections locales et européennes, les ultranationalistes se préparent à inscrire leur leader, George Simion, dans la course au fauteuil présidentiel. Quant à l’USR, l’union a démarré les procédures pour désigner une nouvelle direction, après que son chef de file, Catalin Drula, a démissionné suite aux résultats décevants aux élections. Rappelons-le, le Parlement roumain a décidé que les futures présidentielles puissent avoir lieu trois mois avant que le mandat de l’actuel chef d’Etat, Klaus Iohannis, n’arrive à terme, le 21 décembre. Et c’est toujours en décembre que le pays aura ses élections parlementaires.