Des précisions concernant la saison électorale
Roxana Vasile, 28.07.2020, 12:33
« Les seules paroles ne suffisent plus! », s’est
exclamé, sur les réseaux sociaux, Marcel Ciolacu, président de la Chambre
des députés de Bucarest et chef par intérim du Parti social-démocrate (PSD),
principale formation politique de l’opposition. Dans l’opinion de M. Ciolacu,
le gouvernement libéral a perdu le contrôle de la crise générée par la pandémie
de Covid-19, étant déjà en campagne électorale pour convaincre les Roumains que
les élections locales, prévues le 27 septembre, pourront avoir lieu sans aucun
risque. L’Exécutif actuel, affirme aussi Marcel Ciolacu, se démène pour amasser
des alliances politiques au lieu de s’allier avec les citoyens pour surmonter
le pic de la pandémie.De son côté, Robert Cazanciuc, président par intérim du
Sénat et collègue de parti politique du chef des députés, invoque l’absence de
prévisibilité des politiques du gouvernement, les déclarations contradictoires
de certains ministres au sujet des mesures pour limiter l’impact économique et
social de la crise sanitaire, ainsi que l’incertitude qui s’est emparée de la
vie des gens. M. Cazanciuc a donc envoyé au premier ministre, Ludovic Orban, une
lettre où il lui demande de présenter au Parlement un rapport sur les mesures
prises par le gouvernement pour bloquer la propagation du nouveau coronavirus,
pour assurer la reprise de l’activité d’enseignement au début de la nouvelle
année scolaire et pour bien organiser le scrutin local. Les représentants de l’Exécutif
avaient déclaré qu’ils examinaient plusieurs scénarios concernant la nouvelle année scolaire et que l’idée d’un
report des élections locales était prématurée.
Mais 2020 est une double année
électorale, car il y a aussi un scrutin législatif à venir! Ainsi, le Parlement
a-t-il voté que la date de ce scrutin serait décidée, au moins soixante jours
avant la tenue du scrutin, non plus par le gouvernement, mais par les élus
nationaux, via une loi organique. Le vice-président social-démocrate de la
Chambre des députés, Florin Iordache, explique: «Vu que 2020 est une année médicalement, socialement et
économiquement complexe, c’est aux majorités parlementaires de fixer la date !
Je crois que c’est beaucoup mieux que de laisser la décision entre les mains d’une
seule entité, qui la prenne par arrêté gouvernemental ! » Le chef du groupe des sénateurs libéraux, Daniel
Fenechiu, affirme le contraire: « Le
gouvernement peut s’adapter parfaitement aux besoins des temps que nous vivons.
En fait, tout ce qui vous intéresse c’est de montrer votre pouvoir au
Parlement, où vous avez la majorité. »
Initié par le PSD, l’Alliance des libéraux et des
démocrates (ALDE) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), le document
adopté au Parlement réduit de moitié le nombre minimum de signatures requis
pour soutenir une candidature, et introduit la collecte et le dépôt de
candidature en format électronique. Pour entrer en vigueur, la loi devra être
promulguée par le chef de l’Etat. (Trad : Ileana Ţăroi)