Des pas vers l’indépendance énergétique
C’est grâce à sa production interne, que la Roumanie compte parmi les Etats les plus indépendants du point de vue énergétique de toute l’UE, selon les chiffres de la Commission européenne relatives à l’année 2020. Le taux de dépendance énergétique de la Roumanie était à l’époque de 28% par rapport à une moyenne de l’UE de plus de 50%. La situation est extrêmement bonne en la comparant à une dépendance de l’Italie de 73% et de 64% dans le cas de l’Allemagne, alors que d’autres Etats tels Malte et Chypres sont presqu’entièrement dépendants des importations énergétiques.
Mihai Pelin, 04.05.2022, 13:10
C’est grâce à sa production interne, que la Roumanie compte parmi les Etats les plus indépendants du point de vue énergétique de toute l’UE, selon les chiffres de la Commission européenne relatives à l’année 2020. Le taux de dépendance énergétique de la Roumanie était à l’époque de 28% par rapport à une moyenne de l’UE de plus de 50%. La situation est extrêmement bonne en la comparant à une dépendance de l’Italie de 73% et de 64% dans le cas de l’Allemagne, alors que d’autres Etats tels Malte et Chypres sont presqu’entièrement dépendants des importations énergétiques.
La Roumanie dispose de ses propres sources énergétiques de pétrole, de gaz naturel, de charbon, et possède aussi de l’énergie nucléaire et de l’hydro-énergie. Ce qui plus est, elle possède plus de 1 400 milliards de mètres cubes de gaz de schiste, soit la troisième réserve d’Europe, après la Pologne et la France, selon les estimations de l’Administration américaine pour les informations du domaine de l’énergie. La Roumanie a fait un nouveau pas dans ses efforts de renforcer sa sécurité énergétique et de limiter le monopole russe. L’entreprise d’Etat Romgaz a signé au siège du gouvernement le rachat de la participation du géant énergétique américain d’ExxonMobil au projet Neptun Deep, soit 50% des droits acquis et des obligations assumés par le biais de l’accord pétrolier de la zone d’est, en profondeur, en mer Noire. Dans le cadre de cette importante transaction, le producteur de gaz naturel le plus important de Roumanie a payé plus d’un milliard de dollars.
Selon les estimations, plus de 80 milliards de mètres cubes peuvent être extraits de ce périmètre et ExxonMobil détenait la moitié des droits d’exploitation, le reste appartenant à la compagnie autrichienne – roumaine d’OMV Petrom. Les deux compagnies Romgaz et OMV Petrom ont toutefois besoin de plusieurs milliards d’euros pour mener à bien ce projet stratégique pour la Roumanie. Le premier ministre roumain, Nicolae Ciuca a souligné que les gaz de la mer Noire seraient extraits après 2026. Il a expliqué que selon les estimations il y a suffisamment de gaz en mer Noire pour couvrir la consommation de tous les Etats de la région et même de l’UE. La vision de développement du secteur énergétique du gouvernement de Bucarest repose principalement sur les investissements. Cette approche favorable aux investisseurs et qui vise la stabilité devrait repositionner la Roumanie parmi les acteurs régionaux importants, capables d’assurer la consommation des citoyens et de l’économie et même de devenir un fournisseur énergétique de la région, a ajouté le premier ministre. Mais avant de pouvoir extraire du gaz naturel en mer Noire les investisseurs attendent à ce que le Législatif modifie la loi de l’exploitation des hydrocarbures en haute mer, qui fait déjà l’objet de débats au sein des commissions spécialisées du Parlement.
Les principales modifications visent la baisse des taxes pour l’exploitation des gisements de gaz en mer Noire, mais aussi de ceux terrestres, de grande profondeur, ainsi que l’élimination des restrictions relatives aux prix, le tout dans un cadre législatif censé assurer la prédictibilité du milieu des affaires intéressé. Parmi les modifications figure aussi la priorité accordée à l’Etat et aux entreprises roumaines à l’achat de la production obtenue. Parallèlement, 60% du profit reviendra à l’Etat. Ce qui plus est, les compagnies auront la possibilité de déduire de leur impôts jusqu’à 40 % des investissements, par rapport à 30 %, comme le prévoit l’actuelle législation.