Des mesures dans le domaine de l’Energie
Bogdan Matei, 29.12.2022, 11:17
La guerre dans l’Ukraine voisine et la crise
énergétique que ce conflit a provoqué dans toute l’Europe a forcé les
responsables de Bucarest à trouver, tout au long de l’année, des solutions
alternatives en urgence, pour garantir les livraisons d’électricité et de gaz
pour les consommateurs privés et industriels. Et puisque les actes normatifs
adoptés dernièrement n’ont pas été tout le temps, cohérents, l’Exécutif s’est
vu obliger à changer à plusieurs reprises les règles du jeu. Voilà pourquoi,
mercredi, lors de sa dernière réunion sur 2022, le Gouvernement de Bucarest a
supprimé l’attestation sur l’honneur sur la consommation d’électricité. Il s’agit
d’un document que les Roumains, propriétaires de plusieurs logements, étaient obligés
à remplir, au terme d’un article de loi récemment voté et qui a semé la
confusion aussi bien dans les rangs des consommateurs privés que parmi les
fournisseurs d’électricité. Du coup, la coalition au pouvoir PSD-PNL-UDMR a
décidé de supprimer cette déclaration, au terme d’un projet de décret voté mercredi.
Et puis, mercredi encore, le Gouvernement a décidé d’éliminer à partir de l’année
prochaine la remise de 50 bani, soit 10 centimes d’euros, sur le prix d’un
litre d’essence. Pourtant, le premier ministre Nicolae Ciuca a tenu à préciser
que son gouvernement est prêt à remettre cette mesure en place si les tarifs
connaissent une majoration qui dépasse le pouvoir d’achat des Roumains.
L’Exécutif a annoncé également frapper d’une
surimposition sur le profit les compagnies énergétiques ayant obtenu de gains
substantiels en cette période de crise. Toutes les raffineries, les sociétés gazières,
pétrolières, productrices d’énergie à partir du charbon se verront donc,
surtaxer de 60% les gros profits. Aux dires de Mihai Diaconu, secrétaire auprès
du Ministère des Finances, la base imposable sur laquelle sera appliqué le taux
d’imposition sera représentée par les sommes qui dépassent de plus de 20% la
moyenne des profits des 4 dernières années. La plus grosse partie des sommes
ainsi collectées servira à financer les investissements, affirment les
décideurs politiques de Bucarest.
De leur côté, les représentants des
compagnies énergétiques considèrent que cette surtaxe est trop substantielle et
qu’elle risque de bloquer leurs investissements. Ils affirment qu’une
surimposition de 33% aurait été suffisante.
Enfin, le Gouvernement a décidé de reporter
au 31 octobre 2023 la fermeture des complexes énergétiques pour l’exploitation
du lignite de Rovinari et de Turceni, dans le cadre du Complexe Energétique
Oltenia, dans le sud-ouest du pays, et des exploitations minières afférentes.
Au terme des engagements assumés dans le cadre du Plan national de relance et
de résilience, ces exploitations auraient dû être fermées avant la fin de l’année.
Le gouvernement roumain a motivé le retard en invoquant la situation
énergétique particulièrement difficile dans laquelle se trouve aussi bien la
Roumanie que l’Europe, toute entière, notamment suite aux frappes russes contre
l’infrastructure énergétique ukrainienne.