Des décisions européennes au sujet de l’Ukraine et de la République de Moldova
Ştefan Stoica, 21.02.2023, 11:55
Les
eurosceptiques et les pro-européens plutôt réticents quant à la cohésion du
bloc communautaire que le contexte international a mis dernièrement à dure
épreuve se sont trompés. Malgré des hésitations inhérentes, surtout quand des
intérêts nationaux étaient en jeu et malgré l’opposition de Budapest, les pays
européens ont adopté une position correcte face à l’agression russe en Ukraine.
Il suffit de voir les sanctions sévères dont l’Europe a frappé la Fédération
russe, parallèlement au soutien inconditionnel accordé à Kiev. Et puis n’oublions
pas que l’Europe a adopté une nouvelle décision difficile: elle a diminué
considérablement sa dépendance énergétique envers la Russie, en s’assumant les
conséquences d’une crise du gaz et du pétrole.
Cela fait déjà
un an que l’offensive russe en Ukraine domine pratiquement toutes les réunions
des chefs des diplomaties européennes, y compris la dernière en date, organisée
le lundi, 20 février. A cette occasion, le Haut représentant de l’UE pour les
Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell a annoncé un
nouveau paquet, le dixième, de sanctions contre Moscou. Les mesures viseraient quatre
nouvelles banques russes, tandis que les importations de caoutchouc et les exportations de poids lourds
seront interdites. Le responsable de Bruxelles a tenu à préciser que la Russie a
intensifié ses bombardements et que du coup, l’Ukraine nécessite en urgence de
nouvelles livraisons d’armement.
Dans le contexte où l’Europe n’arrive pas à
accroître sa production d’armement du jour au lendemain, une solution pour
aider Kiev serait de lui envoyer les stocks d’armements déjà existants. D’autre
part, l’UE se dit prête à sanctionner aussi les entités qui livrent des armes à
la Russie, comme c’est le cas de l’Iran. Présent à la réunion de Bruxelles, le
chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a invité ses homologues à élaborer un paquet de
sanctions contre tous ceux qui essaient de déstabiliser la République de
Moldova, dans le contexte de la guerre hybride que Moscou mène dans la région.
Parmi les entités pro-russes concernées, il y a des oligarques et des
politiciens moldaves. Dans son allocution, Bogdan Aurescu a insisté sur la mise
en place aussi bien d’une mission civile européenne au bénéfice de Chisinau que
d’un centre de lutte contre la désinformation.
Dans le cadre
des efforts menés par Bucarest pour soutenir le parcours européen de son voisin
moldave, le ministre roumain a insisté sur la nécessité de l’adhésion
européenne de la République de Moldova, avec un accent particulier sur l’intégration
sur le marché intérieur et l’interconnexion énergétique avec l’Europe, via la
Roumanie. Quant à Kiev, le chef de la diplomatie roumaine a réitéré le soutien
pluridimensionnel que la Roumanie a accordé dernièrement à son voisin ukrainien,
en l’aidant à transporter quelques 13 millions de tonnes de céréales, en
inaugurant de nouveaux points de passage de la frontière commune, en accordant
du soutien humanitaire aux millions de réfugiés et de l’assistance au parcours
européen de l’Ukraine. Bucarest soutient la mise en place en urgence de
nouvelles sanctions contre la Russie, parallèlement à la poursuite de l’assistance
financière envers Kiev et le
renforcement des démarches nécessaires à trouver solutions juridiques pour faire
payer tous ceux qui se font responsables de crimes de guerre en Ukraine.