Des consultations sur l’agenda stratégique européen
Des discussions se déroulent à Bucarest sur le plan stratégique de l’UE pour les cinq ans à venir.
Corina Cristea, 04.04.2024, 11:21
La réunion de travail censée dresser les priorités de l’UE pour les cinq ans à venir s’est déroulée à Bucarest sous le patronage du président roumain, Klaus Iohannis et du chef du Conseil européen, Charles Michel. Les débats ont porté principalement sur les lignes directrices que les pays membres doivent adopter pour répondre aux objectifs communs de renforcement du rôle européen dans le monde. La réunion a eu comme point de départ les lignes directrices fixées lors de la réunion de Grenade, d’octobre 2023, qui a marqué le coup d’envoi du processus d’établissement des orientations politiques générales et des priorités communes stratégiques de l’UE pour 2024-2029. Parmi ces priorités, mentionnons : la sécurité, la défense, l’élargissement, la résilience, la compétitivité, l’énergie et la migration.
La Roumanie fait chaque jour des efforts pour répondre à tous ces objectifs auxquels elle peut contribuer d’une manière significative, en mettant à profit aussi bien son expérience de pays ayant intégré l’UE plus récemment que celle de pays voisin de l’Ukraine, a déclaré le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis.
« De notre point de vue, il faudrait que le pays se concentre dans les 5 ans à venir sur la consolidation de la construction européenne, notamment pour ce qui est de la sécurité et la défense. C’est notre priorité numéro 1 et c’est aussi dans cette perspective que Bucarest regarde le processus d’élargissement de l’UE qu’il considère comme un investissement à long terme dans la sécurité commune ».
En parlant de la connectivité, le président roumain a affirmé que la Roumanie souhaitait une Europe ancrée dans les chaines d’approvisionnement mondiales et que de ce point de vue, la mer Noire joue un rôle stratégique.
Le leader de Bucarest a ajouté que le marché unique restait un pilier fondamental du projet européen et le meilleur instrument de consolidation de la croissance économique et de la résilience face aux chocs extérieurs. « Des défis majeurs nous attendent, mais nous avons appris les leçons de ces 5 dernières années particulièrement difficiles pendantlesquelles l’UE a fait preuve de résilience, d’adaptabilité et de ses capacités de protéger les citoyens » a ajouté M. Iohannis.
A part la stabilité et la prospérité, la situation dans l’agriculture méritait aussi une position privilégiée sur la liste des priorités européennes, selon Charles Michel.
« Vous avez entièrement raison, nous avons appris nos leçons. Nous nous sommes confrontés à une multitude de problèmes difficiles : la pandémie, les changements climatiques, la crise énergétique et d’autres incertitudes. Nous avons fait des progrès dans le processus d’élargissement de l’Union et nous avons adopté des décisions importantes » a affirmé pour sa part le président du Conseil européen, Charles Michel. Et lui de préciser qu’à part la stabilité et la prospérité, la situation dans l’agriculture méritait aussi une position privilégiée sur la liste des priorités européennes. Charles Michel :
« Partout en Europe, les fermiers méritent notre soutien et un revenu décent. Lors du Conseil européen, nous avons essayé de proposer quelques orientations censées permettre à la Commission et aux pays communautaires d’avancer des propositions et d’adopter des mesures opérationnelles qui répondent aux problèmes soulevés par nos agriculteurs ».
Les consultations de Bucarest se sont déroulées en présence des premiers ministres belge, hongrois et croate. Les discussions visant l’agenda stratégique de l’UE se poursuivront au niveau des responsables européens avec pour but son adoption par le Conseil européen qui se réunira fin juin.