Depuis la Crimée à la Transdniestrie
Ni les analystes, ni les chancelleries occidentales ne s’aventurent plus à affirmer que l’appétit territorial de la Russie de Vladimir Putin aurait été satisfait par l’annexion de la Crimée. La péninsule sécessionniste du sud de l’Ukraine n’est qu’un cas-école de conflit gelé qui, au signal du Kremlin, peut devenir brûlant du jour au lendemain. La province azérie à population majoritaire arménienne de Nagorno-Karabah, les régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud ou la Transnistrie, dans l’est de la République de Moldova, sont autant d’épicentres du séparatisme pro-russe de l’espace ex-soviétique.
Bogdan Matei, 24.03.2014, 14:38
Ni les analystes, ni les chancelleries occidentales ne s’aventurent plus à affirmer que l’appétit territorial de la Russie de Vladimir Putin aurait été satisfait par l’annexion de la Crimée. La péninsule sécessionniste du sud de l’Ukraine n’est qu’un cas-école de conflit gelé qui, au signal du Kremlin, peut devenir brûlant du jour au lendemain. La province azérie à population majoritaire arménienne de Nagorno-Karabah, les régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud ou la Transnistrie, dans l’est de la République de Moldova, sont autant d’épicentres du séparatisme pro-russe de l’espace ex-soviétique.
Se trouvant en dehors du contrôle des autorités centrales depuis les années ’90 à la suite des conflits ayant fait d’innombrables victimes, tous ces territoires se sont placé sous le parapluie de Moscou offrant, ainsi, le prétexte d’une intervention militaire si l’indépendance de facto des protégés aurait été en danger. Et puisque le leader du Kremlin garde le silence qui peut anticiper n’importe quoi, c’est à la présidente de la Chambre Haute du Parlement russe, Valentina Matvienko, qu’incomba la tâche de qualifier d’importunes, actuellement, les discussions portant sur l’accueil au sein de la Fédération Russe de la Transnistrie, de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Les leaders des trois régions n’ont pas adressé à Moscou des demandes d’adhésion — dit la chef du Conseil de la Fédération après la parution dans les médias russes d’informations à l’égard d’une lettre adressé au président de la Douma d’Etat de Russie, Serghei Narîskin, par le président du Parlement séparatiste de Tiraspol, Mihai Burlà, dans laquelle celui-ci aurait demandé de faire l’analyse de la possibilité de l’accueil de la Transnistrie.
Après Crimée, le comandant suprême des forces de l’OTAN en Europe, le général Philipp Breedlove ne semble pas convaincu par les déclaration apaisantes des responsables russes : « Nous sommes très inquiets par une possible attaque de la Russie sur Odessa ou la Transdniestrie. A la frontière est de l’Ukraine on a déployé assez de forces militaires de la Russie pouvant arriver en Transdniestrie si cette décision est prise. C’est pour nous un scénario effrayant. »
A Bucarest, le président Traian Bàsescu réitère l’idée que la Mer Noire est devenue un lac russe car il y a, tout autour, plusieurs conflits gelés du type de la Transnistrie dans lesquels Moscou est impliquée par le déploiement de troupes. A son tour, le ministre des Affaires étrangères, Titus Corlàtean, a exprimé son espoir que la Russie respecte le processus d’intégration européenne de la République de Moldova, processus constamment appuyé par la Roumanie mais qui, loin d’être irréversible, peut être anéanti si le conflit de Transnistrie se rallume.