Décisions prises au Sommet de l’OTAN
La Roumanie a obtenu de très bons résultats. C’est par cette phrase que le président roumain Klaus Iohannis a résumé les deux jours de sommet de l’Alliance de l’Atlantique Nord, de Bruxelles. Débats intenses et conclusions optimistes, a-t-il ajouté, puisque de nombreux alliés s’y sont engagés à augmenter les budgets alloués à la défense à 2% de leur PIB d’ici 2024 et à multiplier les mesures anti-terroristes. Dans ce contexte et dans le cadre de ses démarches constantes en faveur du renforcement du flanc oriental de l’OTAN, Bucarest accueillera un centre de commandement opérationnel, tandis que la brigade multinationale déjà présente sur le territoire de la Roumanie aura un statut permanent, a précisé le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis.
Bogdan Matei, 13.07.2018, 12:29
Klaus Iohannis : « Nous pensons que, lorsque le centre sera constitué, nous y recevrons environ 400 officiers d’Etat-major de tous les pays alliés. Nous avons obtenu un upgrade, une actualisation, du statut de la brigade multinationale que nous avons créée et qui vient d’acquérir un statut permanent. Nous continuerons à négocier avec les autres alliés pour arriver à une présence solide dans le cadre de cette brigade. Voilà donc deux résultats dont nous pouvons nous féliciter. »
Hôte mais aussi fournisseur de troupes pour les théâtres d’opérations de l’étranger, la Roumanie a annoncé au sommet de Bruxelles qu’elle accroîtrait, l’année prochaine, sa présence militaire en Afghanistan, le contingent roumain passant de 700 militaires actuellement à plus de 950.
En marge du sommet de Bruxelles, une session spéciale, organisée à l’initiative de Bucarest, a été consacrée à la situation sécuritaire dans la région de la mer Noire. La Géorgie et l’Ukraine, deux pays partenaires de l’OTAN, y ont été invitées. D’ailleurs, selon les commentateurs, la mer Noire a été bien visible au sommet de l’OTAN, y compris dans des documents et des décisions des alliés, ce qui confirme une fois de plus son importance stratégique pour l’Alliance.
Les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres ont demandé à la Russie de retirer ses troupes déployées dans les ex républiques soviétiques de Moldova, d’Ukraine et de Géorgie et d’avoir un engagement constructif dans la recherche d’une solution au conflit de Transnistrie.
Cette région pro-russe de l’Est de la République de Moldova a fait sécession en 1992, lorsqu’elle est sortie du contrôle de Chişinău, au bout d’un conflit armé soldé par de centaines de morts et arrêté après l’intervention des troupes de Moscou du côté des séparatistes. Cet été, l’Assemblée générale des Nations Unies et l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont demandé à la Russie de retirer les troupes en question et de tenir ainsi l’engagement officiel assumé il y a deux décennies. Dans la déclaration finale du sommet de Bruxelles, l’OTAN s’engage aussi à appuyer les réformes démocratiques en République de Moldova et les efforts de consolider ses capacités de défense. (Trad. Ileana Taroi)