Décisions importantes dans des affaires de corruption
Nonobstant les fonctions, la région, le parti ou l’ethnie, des personnages semblant jusqu’il y a peu au-dessus de tout soupçon apparaissent aujourd’hui dans la lumière crue des communiqués du Parquet national anticorruption (DNA), qui les accuse d’infractions profitables pour eux mais désastreuses pour les budgets publics. Le directeur de la Régie autonome du Protocole de l’Etat, Gabriel Surdu, a été retenu, mercredi. Il serait intervenu auprès de l’ancien président du Conseil départemental de Buzău (est), Cristian Bîgiu (du PSD, au pouvoir, après qu’il eut quitté, l’automne dernier, le PNL, actuellement d’opposition) pour l’attribution privilégiée de marchés publics à une compagnie qu’il dirigeait par personnes interposées.
Bogdan Matei, 30.04.2015, 13:21
Nonobstant les fonctions, la région, le parti ou l’ethnie, des personnages semblant jusqu’il y a peu au-dessus de tout soupçon apparaissent aujourd’hui dans la lumière crue des communiqués du Parquet national anticorruption (DNA), qui les accuse d’infractions profitables pour eux mais désastreuses pour les budgets publics. Le directeur de la Régie autonome du Protocole de l’Etat, Gabriel Surdu, a été retenu, mercredi. Il serait intervenu auprès de l’ancien président du Conseil départemental de Buzău (est), Cristian Bîgiu (du PSD, au pouvoir, après qu’il eut quitté, l’automne dernier, le PNL, actuellement d’opposition) pour l’attribution privilégiée de marchés publics à une compagnie qu’il dirigeait par personnes interposées.
Cette intervention a été suivie par l’obtention d’un contrat juteux de 11 millions d’euros. Déjà placé en détention provisoire en décembre 2014 pour corruption passive, Bîgiu est maintenant assigné à résidence. Les derniers noms sur la liste des personnes présumées corrompues sont le maire de Miercurea Ciuc (centre), Raduly Robert, et son adjoint Domokos Szöke, les deux membres de l’UDMR, maintenant d’opposition. Ils ont été retenus pour attribution illégale de marchés publics depuis 2007 jusqu’à présent, en échange de commissions substantielles.
Selon un modèle déjà consacré par ceux qui sont arrivés au dépôt avant lui, le maire Raduly a déclaré n’avoir jamais perçu de pots-de-vin et faire l’objet d’une vengeance politique. Persécutions politiques et ethniques — ridicules dans un pays où l’UDMR a fait partie de nombreuses coalitions gouvernementales.
La Cour suprême de Bucarest a décidé aussi de placer en garde à vue par contumace son collègue de parti, l’ancien député Marko Attila, pour abus de fonctions. Les magistrats ont déclaré recevable la demande des procureurs de la DNA, qui affirment que le suspect, actuellement en Hongrie, s’est soustrait aux poursuites pénales.
Il avait été accusé, avec d’autres membres de l’Autorité nationale pour le restitution des propriétés, d’avoir approuvé des dédommagements surévalués, avec un préjudice supérieur à 84 millions d’euros. Si Marko ne se présente pas aux organes judiciaires, un mandat d’arrêt européen pourrait être décerné contre lui.
En revanche, son ancien collègue, Ioan Ochi (PSD) préserve son immunité. La Chambre des députés a rejeté, avec 108 voix pour et 152 contre, la requête de la DNA d’approuver sa rétention et sa détention provisoire. Accusé d’abus de fonctions et de pots-de-vin pour des faits qu’il aurait commis en 2011-2012, en tant que vice-président du Conseil départemental de Braşov (centre), Ochi a bénéficié, mercredi, de l’étrange solidarité de ses collègues, ce qui creuse encore le déficit d’image dont souffre l’ensemble de l’institution.
Le président de la Chambre des députés, le social-démocrate Valeriu Zgonea, le reconnaissait d’ailleurs voici moins de trois mois, lors de l’inauguration de la session parlementaire en cours. M Zgonea a informé ses collègues députés qu’ils étaient tous perçus par le public comme des « voleurs », des « corrompus » et des « tireurs-au-flanc ».