Décisions européennes au sujet du drame des migrants en Méditerranée
Sur la toile de fond de l’aggravation de la migration illégale, les leaders européens se sont réunis à Bruxelles pour chercher des réponses à cette situation. Le sommet extraordinaire a été convoqué après le naufrage d’un chalutier au large des côtes libyennes il y a une semaine, qui transportait des centaines de migrants illégaux en provenance de Libye et de Syrie. Plus de 800 victimes se sont ajoutées aux près de 900 personnes ayant perdu la vie depuis le début de cette année dans leur tentative d’arriver en Europe en traversant la Méditerranée.
Corina Cristea, 24.04.2015, 14:40
Sur la toile de fond de l’aggravation de la migration illégale, les leaders européens se sont réunis à Bruxelles pour chercher des réponses à cette situation. Le sommet extraordinaire a été convoqué après le naufrage d’un chalutier au large des côtes libyennes il y a une semaine, qui transportait des centaines de migrants illégaux en provenance de Libye et de Syrie. Plus de 800 victimes se sont ajoutées aux près de 900 personnes ayant perdu la vie depuis le début de cette année dans leur tentative d’arriver en Europe en traversant la Méditerranée.
Le problème n’est pas nouveau et les chiffres montrent que la vague de migrants clandestins a considérablement augmenté par rapport à l’année dernière. Les centres de réfugiés d’Italie et de Grèce, par exemple sont pleins et l’Allemagne a reçu l’année dernière 173 mille demandeurs d’asile. Confrontée à un nombre accru de migrants, l’Italie, qui a enregistré pas moins de 25 mille réfugiés depuis le début de l’année, a même évoqué l’idée d’une intervention militaire contre les trafiquants de personnes en Libye.
Le premier ministre italien Matteo Renzi a demandé un mandat de la part de l’UE pour détruire les embarcations utilisées par les trafiquants avant que ceux-ci ne commencent la traversée de la Méditerranée. La proposition a été immédiatement soutenue par la France.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a souligné que les passeurs et ceux qui les financent étaient des criminels, en précisant qu’il fallait entreprendre « aussi des mesures en direction des pays d’origine, parce que ces pauvres gens ne viennent pas de nulle part ». « Nous ne pouvons pas accepter que la Méditerranée se transforme en cimetière », a également déclaré le ministre français des Affaires étrangères.
« C’est un problème européen et non pas un problème des pays du sud de l’Europe. Nous avons une responsabilité commune pour le résoudre et je demanderai une mobilisation de tous les efforts », a également déclaré le chef du Conseil européen, Donald Tusk.
Le président Klaus Iohannis, qui a représenté la Roumanie à ce sommet, a souligné dans sa déclaration l’importance de la solidarité avec les Etats de l’UE confrontés à ce fardeau que représente l’accueil des migrants. A moyen et long terme, il faut attaquer la cause de cette situation, à savoir la pauvreté dans les régions dont proviennent les migrants du nord de l’Afrique, a également affirmé le président Iohannis, qui a ajouté que la Roumanie est prête à envoyer plus d’experts dans la région.
Le sommet s’est achevé sur la décision de tripler les fonds destinés à l’opération de l’UE de patrouille en mer Triton. Son budget augmentera jusqu’à 120 millions d’euros par rapport à 36 millions actuellement. L’UE analysera aussi les moyens de trouver et de détruire les bateaux utilisés par les trafiquants et redoublera d’efforts pour arrêter les immigrants potentiels qui tentent d’arriver en Libye en provenance d’Afrique sub-saharienne. Les procédures d’obtention de l’asile et des visas seront également simplifiées.
Ce qui plus est, les Etats de l’UE et les pays d’Afrique organiseront cette année un sommet consacré exclusivement aux défis que représente la migration illégale depuis l’Afrique et vers l’Europe. (Trad. Alex Diaconescu)