Décisions du Conseil Européen à propos des migrants
Combattre les causes et gérer les effets. C’est ainsi que l’on peut résumer la conclusion de deux réunions extraordinaires des leaders européens organisées mardi et mercredi à Bruxelles.
Roxana Vasile, 24.09.2015, 13:02
Combattre les causes et gérer les effets. C’est ainsi que l’on peut résumer la conclusion de deux réunions extraordinaires des leaders européens organisées mardi et mercredi à Bruxelles.
A l’issue du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des 28, le président roumain Klaus Iohannis a déclaré: « Il est évident que pour gérer de manière efficace le phénomène de la migration, il faut aller à sa cause, c’est-à-dire dans les zones de crise, telle la Syrie; celle-ci est loin d’être la seule – nous devons tenter d’y intervenir pour mettre fin au conflit et pour instaurer la paix dans ces régions. »
Certes, l’UE ne peut pas le faire à elle seule, mais elle peut y contribuer. Par conséquent, les leaders de l’Union se sont engagés à accorder une somme supplémentaire d’au moins 1 milliard d’euros aux agences de l’ONU qui s’occupent des réfugiés arrivés dans les pays voisins de la Syrie, à savoir la Turquie, la Jordanie et le Liban. L’argent est principalement destiné au Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et au Programme Alimentaire Mondial. C’est par le biais de ce dernier que la Roumanie allouera 300.000 euros à la cause des réfugiés dans les 3 années à venir.
Ces mesures financières seront complétées par le renforcement des frontières extérieures de l’Union. Et pour cause: selon le président du Conseil européen, Donald Tusk, le contrôle et la sécurité des frontières est une priorité commune des Etats membres. Sinon, l’espace Schengen risque de devenir un simple souvenir. Et pas en dernier lieu, les « hotspots » – ces centres d’accueil chargés d’enregistrer les migrants arrivés en Italie et en Grèce – deviendront fonctionnels fin novembre. Des centres d’accueil existent déjà, mais pour devenir un « hotspot » ceux-ci doivent répondre aux normes européennes de fonctionnement et de surveillance. C’est ici qu’aura lieu le tri des réfugiés, tandis que les personnes considérées comme des migrants illégaux seront envoyés dans leurs pays d’origine. Et c’est toujours dans ces centres que les réfugiés seront répartis vers les autres Etats membres.
En Roumanie, c’est le vice-premier ministre responsable de la sécurité nationale, Gabriel Oprea, qui sera chargé des actions visant les réfugiés. Son chef direct, le premier ministre Victor Ponta, a précisé que toutes les structures gouvernementales du domaine s’impliqueraient à gérer la situation: « Je veux transmettre un message très clair: le gouvernement se prépare pour prendre toutes les mesures nécessaires. Cela se traduit par une attitude européenne et équilibrée et non par des prises de positions xénophobes et chauvines comme celles de nos voisins », a affirmé le premier ministre roumain en faisant référence aux responsables hongrois.
Rappelons-le, mardi, le conseil des ministres européens de la Justice et des Affaires Intérieures a approuvé à une large majorité la répartition des 120.000 réfugiés entre les 28 Etats membres de l’Union. Même si Bucarest avait précisé à plusieurs reprises ne pas pouvoir accueillir plus de 1785 migrants, faute de centres d’accueil suffisants, la Roumanie s’est vue attribuer 2475 réfugiés de plus. (Trad . Valentina Beleavski)