De nouvelles discussions sur la réforme des régimes spéciaux de retraite
Selon les protocoles de l’actuelle coalition
gouvernementale de Bucarest, dans moins d’un mois, le leader du Parti Social-Démocrate,
Marcel Ciolacu, succèdera au leader libéral Nicolae Ciucă au poste de premier
ministre.
Bogdan Matei, 12.05.2023, 12:30
Selon les protocoles de l’actuelle coalition
gouvernementale de Bucarest, dans moins d’un mois, le leader du Parti Social-Démocrate,
Marcel Ciolacu, succèdera au leader libéral Nicolae Ciucă au poste de premier
ministre.
A part son mandat de chef de l’Exécutif, il prendra
en charge également le dossier épineux des régimes spéciaux de retraite. Il
s’agit des taux des pensions qui ne respectent pas le principe de contribution
et dont bénéficient notamment les anciens parlementaires, diplomates,
magistrats ou employés des systèmes de défense, de sécurité ou d’ordre
publique.
Le projet de réforme des régimes spéciaux de
retraite peut être approuvé au sein du Parlement jusqu’à la fin de la session
en cours, mais la prise de responsabilité du gouvernement est toujours prise en
compte, selon Marcel Ciolacu. Le leader social-démocrate ajoute avoir un
dialogue constant à ce sujet avec le ministre du Travail, son collègue du parti
social-démocrate, Marius Budăi. Selon Marcel Ciolacu, le problème est que le
dossier aurait déjà dû être finalisé, car il figure dans la troisième demande
de paiement pour le financement via le Plan National de Relance et de Résilience
(PNRR), par lequel Bruxelles soutient financièrement une partie des
investissements et des réformes en Roumanie.
Marius Budăi, quant à lui, se rendra à
Bruxelles la semaine prochaine, pour de nouveaux débats à ce sujet avec les
responsables européens. En attendant, la Banque mondiale a finalisé le rapport
sur l’impact des nouvelles mesures proposées par la coalition en ce qui
concerne les régimes spéciaux de retraite. Selon les informations véhiculées
par la presse, le document montre que le résultat en termes de réduction des
dépenses budgétaires sera insignifiant. De même, l’imposition progressive,
jusqu’à 15 %, des régimes spéciaux de retraite, aura, à son tour, des effets
négligeables, selon les spécialistes de la Banque. Même situation avec une
autre mesure qui supprime cinq bonus de la base de calcul des pensions de retraite
des militaires, qui conduira à une réduction de seulement 2 % du montant touché
par ceux-ci.
Le ministre de la Défense, Angel Tîlvăr,
également membre du PSD, a de nouveau insisté sur le fait que personne ne
touche aux pensions des militaires, car ce ne sont pas des régimes spéciaux de
retraite. En fait, il faudrait attirer le plus de jeunes possible vers l’armée,
estime-t-il. « On a beau parler de chars, de missiles, de corvettes, de
frégates, de tout ce que nous voulons avoir. On a besoin de personnel avec un
haut niveau de qualification, car actuellement l’armée roumaine est composée de
ce personnel de qualité. C’est pourquoi j’insiste pour que les jeunes rejoignent
les forces armées. De même, le désir de rester dans les forces armées doit être
encouragé en leur assurant un bon niveau de vie et la prédictibilité d’une
carrière dans ce domaine » a déclaré le ministre de la Défense, Angel
Tîlvăr.
Dans l’opposition, l’Union Sauvez la Roumanie
affirme que le Parti Social-Démocrate et le Parti National Libéral mentent aux
Roumains quand ils affirment vouloir supprimer les régimes spéciaux de retraite.
D’ailleurs, pour les représentants de l’USR le premier ministre libéral Nicolae
Ciucă est « un homme d’État à trois cravates », qui prend son
salaire, bénéficie d’un régime spécial de retraite en tant que général en
réserve et qui recevra, à l’avenir, un autre régime spécial de retraite, en
tant qu’ancien parlementaire. (Trad. Andra Juganaru)