Dacian Cioloș est le premier ministre désigné
Roxana Vasile, 12.10.2021, 13:00
A l’issue de consultations marathon, avec les partis
parlementaires, ce lundi, le président roumain Klaus Iohannis a proposé Dacian
Ciolos – leader du parti de centre-droit appelé l’Union Sauvez la Roumanie – au
poste de premier ministre en charge de former un nouveau gouvernement. Et ce
après la destitution de l’Exécutif minoritaire constitué par le Parti national
libéral (PNL) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) par motion de
censure. Quelques jours auparavant, le même Klaus Iohannis avait critiqué
l’Union Sauvez la Roumanie non seulement pour avoir abandonné le gouvernement,
mais aussi pour s’être alliée à l’opposition constituée par le PSD et par
l’Alliance pour union des Roumains (AUR) et pour avoir voté la motion de
censure qui a renversé le gouvernement du chef libéral Florin Cîtu.
Lundi, à l’issue des consultations, Klaus Iohannis a
déclaré : « Les formations
politiques ont proposé plusieurs approches, ont avancé plusieurs propositions,
que les représentants de ces formations avaient déjà présentées à l’opinion
publique. Parmi toutes ces propositions j’ai retenue une seule, que je mettrai
en pratique. J’ai donc décidé de désigner candidat à la fonction de premier
ministre monsieur Dacian Ciolos. »
Pour rappel, en septembre dernier, le premier ministre
Florin Cîtu avait destitué le ministre de la Justice issu de l’Union Sauvez la
Roumanie. Par conséquent, ce parti a retiré tous ses ministres du gouvernement
et a soutenu une motion de censure
initiée par l’opposition sociale-démocrate contre le cabinet de Florin Cîtu. Précision
importante : malgré tout, l’USR a constamment déclaré être prête à
revenir au pouvoir aux côtés des libéraux et du parti de la minorité magyare de
Roumanie, à une seule condition près : que Florin Cîtu ne soit plus chef
de cabinet.
Une fois désigné, Dacian Ciolos a annoncé que son parti,
troisième force au sein du Législatif roumain, négocierait la création d’une
majorité parlementaire, incluant tous les membres de l’ancienne coalition
gouvernementale. Pourtant, au moins au niveau des déclarations, ni le PNL, ni
l’UDMR ne semblent pas vouloir démarrer des négociations avec l’USR en ce
moment. Ironiquement, les libéraux conseillent Dacian Ciolos à imaginer une
majorité parlementaire avec l’aide des partis ayant déposé la motion de
censure : le PSD et l’AUR. La logique en est la suivante : les mêmes
élus qui s’étaient alliés pour destituer le gouvernement pourraient facilement
voter un nouveau cabinet. Entre temps, le parti de la minorité magyare demande
à l’USR d’expliquer sa décision de renverser un Gouvernement, dont elle avait
fait partie.
Du côté de l’opposition, le PSD affirme que la décision
du chef de l’Etat de nommer Dacian Ciolos n’est qu’un pas dans la voie des élections
législatives anticipées, que les sociaux démocrates désirent d’ailleurs. Enfin,
pour les nationalistes de l’AUR, la désignation du leader de l’USR n’est qu’un artifice
politique, vu qu’en ce moment, il n’y a pas de majorité à même de soutenir Dacian
Ciolos. Selon la Constitution, le premier ministre désigné dispose de 10 jours
pour former une majorité censée voter pour son cabinet au Parlement. En cas de
succès, Dacian Ciolos, ex-premier ministre, ex-commissaire européen et ancien
leader du groupe Renew Europe du Parlement européen, pourrait devenir pour une
deuxième fois premier ministre de la Roumanie. Il a déjà occupé ces fonctions
de novembre 2015 à janvier 2017.