Croissance significative du PIB en Roumanie
Les experts ont annoncé que le PIB par habitant de la Roumanie avait dépassé celui de la Pologne.
Bogdan Matei, 07.02.2025, 12:18
Le produit intérieur brut (PIB) par habitant de la Roumanie a dépassé celui de la Pologne, selon les données présentées par Ionuț Dumitru, professeur à l’Académie d’études économiques de Bucarest. Intervenant lors d’une conférence organisée par la confédération patronale Concordia, l’expert a souligné que cette avancée économique plaçait la Roumanie non seulement devant la Pologne, le plus grand pays de la région, mais aussi devant d’autres voisins comme la Hongrie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Croatie et la Grèce.
Une croissance rapide portée par plusieurs facteurs
L’essor économique roumain repose sur plusieurs éléments clés : des investissements étrangers conséquents, une politique fiscale attractive et un développement accéléré de secteurs stratégiques. À cela s’ajoute une hausse marquée des salaires ces dernières années. L’inflation élevée, accentuée par la montée des coûts post-pandémie, a favorisé une progression rapide du PIB nominal par habitant, qui a affiché une croissance annuelle moyenne de 11 % sur les cinq dernières années.
Le taux unique d’imposition, un levier efficace ?
D’après les dernières données, le PIB par habitant de la Roumanie dépasse désormais 80 % de la moyenne européenne, rapprochant ainsi le pays des standards de l’Europe de l’Ouest. Le taux unique d’imposition sur les salaires aurait joué un rôle positif dans cette dynamique, selon une étude commandée par Concordia et menée par des experts de l’Académie des études économiques. Les spécialistes estiment qu’un passage à un impôt progressif n’augmenterait pas significativement les recettes budgétaires. Pour Ionuț Dumitru, le système d’imposition forfaitaire demeure l’un des rares avantages compétitifs dont dispose encore la Roumanie face aux autres économies de la région.
Les entrepreneurs prônent un cadre fiscal stable et durable
La réforme fiscale reste avant tout une décision politique, souvent influencée par des considérations idéologiques plus que par des analyses chiffrées, estime le professeur Dumitru. Selon lui, la Roumanie pourrait envisager une imposition progressive lorsqu’elle aura atteint un niveau de richesse comparable aux pays occidentaux. Radu Burnete, directeur exécutif de Concordia, a pour sa part affirmé que le monde des affaires souhaitait maintenir le taux forfaitaire, tandis que Dan Șucu, président de l’organisation, a insisté sur la nécessité d’un cadre fiscal stable et prévisible, garant de la prospérité économique à moyen et long terme.
Le défi des réformes structurelles
« Avec une fiscalité sur le travail dépassant 40 % en Roumanie, toute hausse des impôts impacterait négativement les revenus des citoyens, la consommation et, par conséquent, le PIB », a averti Dan Șucu dans une déclaration de Concordia. Selon lui, le déficit budgétaire ne pourra être comblé par une augmentation des impôts, et encore moins par un système progressif. Seules des réformes structurelles, visant une meilleure efficacité de l’administration et une optimisation du recouvrement fiscal, permettront de garantir une gestion budgétaire plus saine.
Dans ce contexte, les milieux économiques plaident pour une modernisation des institutions et une simplification des procédures fiscales, plutôt que pour une hausse de la pression fiscale. La nécessité d’une réforme en profondeur, touchant notamment l’efficacité de l’État et la transparence des dépenses publiques, apparaît ainsi comme un enjeu clé pour assurer la stabilité économique et poursuivre la convergence avec les économies occidentales.