Croissance économique record pour la Roumanie
C’est une surprise même pour les spécialistes — entre avril et juin, la Roumanie a bénéficié d’une croissance économique record, la plus importante au sein de l’UE. Eurostat, l’Office statistique européen, a confirmé les constats de l’Institut roumain de la statistique. Il s’agit d’un pourcentage de pas moins de 5,7%, une tendance à la hausse qui ne fléchit pas, le chiffre global pour le premier semestre approchant les 6%. Toutefois, pour ce qui est de la progression économique d’un trimestre à l’autre, celle-ci n’a été que de 1,6%, la Roumanie occupant la deuxième place dans l’UE après la Suède qui décroche 1,7%.
Corina Cristea, 17.08.2017, 13:05
C’est une surprise même pour les spécialistes — entre avril et juin, la Roumanie a bénéficié d’une croissance économique record, la plus importante au sein de l’UE. Eurostat, l’Office statistique européen, a confirmé les constats de l’Institut roumain de la statistique. Il s’agit d’un pourcentage de pas moins de 5,7%, une tendance à la hausse qui ne fléchit pas, le chiffre global pour le premier semestre approchant les 6%. Toutefois, pour ce qui est de la progression économique d’un trimestre à l’autre, celle-ci n’a été que de 1,6%, la Roumanie occupant la deuxième place dans l’UE après la Suède qui décroche 1,7%.
Dans tous les cas, les avancées de l’économie roumaine dépassent de loin les moyennes européennes et de la zone euro. Les analystes sont pourtant formels — cette croissance économique s’appuie notamment sur la consommation des ménages, même si la production industrielle a retrouvé, elle aussi, une dynamique positive.
Andrei Radulescu, docteur en économie et économiste en chef d’une des plus grandes banques roumaines, a analysé pour Radio Roumanie le mécanisme de la progression économique du pays : « Les hausses salariales de ces derniers temps ont conforté la consommation de la population, de même que les coûts réduits de prêts bancaires en monnaie nationale. D’autre part, nous constatons qu’au premier semestre de l’année en cours la contribution des investissements à la progression de l’économie a été plus faible », dit l’économiste Andrei Radulescu.
A moyen terme, il met en garde contre une accumulation de risques pour la macro-stabilité financière du pays, liés notamment à la dégradation de la compétitivité économique internationale de la Roumanie et au niveau élevé du déficit budgétaire qui approche dangereusement les 3% du PIB.
Les réactions politiques face à cette croissance surprenante sont mitigées. Le premier ministre, Mihai Tudose, s’est félicité pour ces résultats, estimant que la Roumanie allait confirmer ce parcours ascendant. Depuis l’opposition, le leader du Parti national libéral, Ludovic Orban, estime cependant que le cabinet mené notamment par le Parti social-démocrate compromet les chances de développement de du pays à moyen et long terme.
L’Exécutif fait preuve de dilettantisme et improvise ses démarches, proposant des projets de loi qui détruisent les investissements et mettent en question l’initiative économique et la circulation de l’argent, affirme le leader libéral. Il a cité plusieurs exemples en ce sens — les incertitudes sur les projets avortés visant l’impôt sur le chiffre d’affaires, la taxe de solidarité, la nationalisation d’une partie des retraites privées du 2e pilier, celui des régimes complémentaires obligatoires et l’impôt sur les ménages. Le gouvernement souhaite maintenant réintroduire la taxe sur les combustibles, supprimée en début d’année, afin de rafistoler le budget de l’Etat, a conclu le leader libéral Ludovic Orban.